Des reins en bonne santé, pour tous et partout

Journée mondiale du rein 2019

Au Maroc, la maladie rénale chronique concerne plus de 3 millions de patients, les personnes âgées étant particulièrement exposées, de même que les personnes atteintes de diabète, d’affections cardio-vasculaires ou d’obésité. La journée mondiale du rein est l’occasion de sensibiliser patients et familles, professionnels, chercheurs et pouvoirs publics à la maladie rénale chronique et de faire le point sur les progrès dans ce domaine. il ne faut pas confondre insuffisance rénale chronique qui résulte de la destruction progressive et irréversible des reins et insuffisance rénale aiguë, un dysfonctionnement transitoire et réversible de ces organes.

Un adulte sur dix souffre d’une affection rénale, soit près de 850 millions de personnes dans le monde. C’est pour alerter le public, les médecins, mais également les responsables de la santé sur la progression inquiétante de ces pathologies graves, souvent diagnostiquées trop tardivement, que la Fédération internationale des fondations du rein et la Société internationale de néphrologie organisent chaque année au mois de Mars la journée internationale du rein.

A l’instar des autres pays de la communauté internationale, le Maroc célèbre la Journée mondiale du rein ce 14 Mars 2019, c’est un événement annuel organisé conjointement par la Société internationale de néphrologie et la Fédération internationale des fondations du rein. Depuis sa création en 2006, cette journée est célébrée chaque année au Maroc par le ministère de la Santé en partenariat avec les associations actives dans le domaine de la lutte et la prévention des maladies rénales , parmi lesquelles il y a lieu de citer  la société marocaine de néphrologie , l’association «REINS» pour sensibiliser le grand public et les autorités sanitaires sur les dangers des maladies rénales.

Le thème retenu pour 2019 est «Des reins en bonne santé, pour tous, partout», pour rappeler que des millions de gens dans le monde souffrent d’une maladie rénale, dont de nombreux enfants, mais ne bénéficient pas des mêmes chances de dépistage précoce ou de traitements adaptés.

3 millions de Marocains concernés par les maladies rénales

Selon les estimations que présentent les différentes associations, les maladies rénales toucheraient prés 3 millions de Marocains. Quand on parle des maladies rénales, on s’attache plus sur les affections, les signes, les traitements et on oublie le rôle vital des reins.

Ce qui est inquiétant se sont les prévision a la hausse que l’OMS prévoit pour les années avenir, et dans ce registre le Maroc est concerné.

L’Organisation Mondiale de la Santé prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17 % dans les 10 ans à venir.

C’est à prendre en compte dans la politique de prévention de cette terrible maladie qui peut être évitable.

Importance des reins

Il faut savoir que les reins sont deux organes aux multiples dont celui de filtrer le sang pour éliminer les déchets et les évacuer dans les urines, maintenir constante la composition du sang et la pression artérielle, ou encore produire une substance appelée érythropoïétine qui stimule la production des globules rouges. L’insuffisance rénale apparaît lorsqu’ils ne parviennent plus à remplir leur rôle de filtre : les déchets et les liquides s’accumulent alors dans l’organisme. Aujourd’hui, 850 millions de personnes dans le monde, dont 6 millions en France, sont atteintes d’une maladie rénale.

L’hypertension artérielle et le diabète responsables d’un cas sur deux

Dans le cas des maladies rénales chroniques, celles-ci sont désormais reconnues comme une question de santé publique au niveau mondial par l’OMS. Dans 50% des cas, elles sont la conséquence d’un diabète ou d’une hypertension artérielle.

Selon les résultats d’une étude réalisée par la société marocaine de l’hypertension artérielle, plus d’un tiers de la population est concerné par l’hypertension artérielle. Cela représente plus de 10 millions de nos concitoyens. C’est là un chiffre qui interpelle et qui ne peut laisser insensible,

Ces maladies sont responsables de lésions des petites artères qui détruisent les glomérules rénaux et altèrent le fonctionnement des reins. C’est pourquoi il est important de dépister précocement la maladie rénale chez ces personnes car une prise en charge précoce en ralentit la progression.

Qu’en est-il du dépistage?

La première conséquence d’une maladie rénale chronique méconnue est la perte progressive de la fonction rénale conduisant à la dialyse ou à la greffe de rein pour sauver la vie du malade.

La deuxième conséquence est un risque de décès prématuré par complication cardiovasculaire.

Outre les diabétiques et hypertendus, le dépistage doit être une priorité chez les obèses, fumeurs, personnes de plus 50 ans, ou avec antécédent familial de maladie rénale. D’autant que si une maladie rénale n’entraîne longtemps que peu de symptômes, elle est facile à dépister par des examens simples dans les urines (on recherche la présence d’albumine), ou alors faire un prélèvement de sang à jeun pour dosage de l’urée et de la créatinine.

Mais dans bien des cas ces simples examens ne sont pas réalisés, ce qui se traduit par une évolution de la maladie et par la destruction des reins

Aujourd’hui, il y a lieu d’encourager , d’insister auprès de tous les professionnels de santé, des secteurs public et privé, sur la mise en place de mesures préventives simples , non couteuses  (bandelettes Labstix) et qui permettront à court, moyen et long terme d’inverser la tendance à la hausse  des maladies rénales.

Pour ce faire, la promotion d’un dépistage précoce et des mesures de prévention sont indispensables pour atteindre l’objectif de l’OMS de réduire de 2% par an, au cours des dix prochaines années, les décès liés à une maladie rénale.

A noter que cette journée est également l’occasion d’attirer l’attention du public sur l’importance d’avoir une activité physique et de manger sainement pour prévenir l’apparition ou l’aggravation des maladies rénales.

Peut-on prévenir l’insuffisance rénale?

La prévention de toutes maladies doit être au centre des stratégies et des préoccupations des responsables sanitaires dans notre pays.

De ce fait, il s’agit de sensibiliser, d’informer et d’éduquer nos concitoyens aux dangers des maladies, mais surtout inculquer dès le jeune âge à toutes et à tous les moyens de prévenir bon nombre de maladies grâce a de bonnes  attitudes de vie saine

Nous savons que les principales causes d’insuffisance rénale sont l’âge, le diabète et l’hypertension artérielle.

Avec l’âge, les reins fonctionnent donc de moins en moins bien : à partir de 60 ans, 30% des individus ont perdu au moins le tiers de leur fonction rénale et ce pourcentage passe à 40% après 70 ans.

Le diabète

Le diabète est la première cause d’insuffisance rénale et de dialyse. Une situation d’autant plus inquiétante que le nombre de personnes diabétiques ne cesse d’augmenter, plus de 3 millions au Maroc. Diabète insulino dépendant ou non, s’il n’est pas correctement pris en charge, il risque à terme d’endommager les petits vaisseaux sanguins des reins. En effet, le glucose passe habituellement dans le sang pour aller nourrir l’organisme. Mais à partir d’un certain seuil de sucre dans le sang, le rein n’a pas d’autre choix que d’en éliminer une partie dans les urines. Plus l’excès en sucre est important, plus on en retrouve dans les urines. La capacité du rein à filtrer est altérée et aboutit à une accumulation de déchets dans le sang et à une élimination dans les urines de substances anormales, comme l’albumine.

L’hypertension

On le sait moins mais une tension élevée peut accélérer l’évolution d’une maladie du rein sous-jacente, voire la révéler. Elle est la deuxième cause d’insuffisance rénale. Comme le diabète, l’hypertension peut elle aussi abîmer les petits vaisseaux sanguins des reins et à la longue endommager leur fonctionnement en détruisant peu à peu les unités du rein impliquées dans la filtration du sang (les glomérules). C’est la raison pour laquelle, l’hypertension est une priorité en matière de dépistage.

Les personnes les plus à risque, c’est-à-dire les diabétiques et les hypertendus, doivent donc être particulièrement vigilant avec la santé de leurs reins. La preuve : 50 % des personnes qui arrivent en dialyse sont soit des hypertendus, soit des diabétiques.

Boire beaucoup d’eau, environ 1,5 L répartis tout au long de la journée. Cela facilite le travail des reins.

Contrôler l’excès de poids, avoir une alimentation saine et équilibrée participe à la prévention du surpoids, donc aux pathologies rénales.

Prendre soin de sa forme en pratiquant une activité physique régulière : pour la même raison, être actif limite les risques de surpoids et de troubles rénaux.

Réduire les apports en sel afin de prévenir l’hypertension artérielle est également recommandé.

Ne pas fumer car le tabac accélère l’évolution des maladies rénales.

Ouardirhi Abdelaziz

Related posts

Top