Accord de Vienne: Retrait américain et riposte iranienne…

Dans un premier rapport en date de ce mardi, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a indiqué que l’Iran disposerait, désormais, d’un stock d’uranium enrichi de 1.510 kilogrammes; donc cinq fois supérieur aux 300 kilogrammes autorisés par le JCPoA, cet accord que Téhéran avait signé à Vienne en Juillet 2015 avec les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et l’Allemagne au titre de l’encadrement de son programme nucléaire et balistique.

L’AIEA indique, en outre, dans un second rapport, avoir identifié trois sites susceptibles de permettre à Téhéran de stocker des matières nucléaires et d’entreprendre des activités liées à son programme  sans, toutefois, en faire part aux inspecteurs de l’Agence en dépit de la réception de diverses demandes d’explications et d’autorisations d’accès à ces sites qui sont toutes restées sans suite.

Pour rappel, le JCPoA ou Plan d’action global conjoint avait promis d’accorder à l’Iran des incitations économiques en contrepartie des restrictions qui seront apportées à son programme nucléaire.

Mais après la dénonciation unilatérale de cet accord, par l’administration Trump, en Mai 2018, Washington a repris l’application de ses sanctions contre la République islamique iranienne et asphyxié économiquement cette dernière.

Mis ainsi à la merci d’une riposte populaire pour avoir conclu avec les Etats-Unis une convention qui n’a rien rapporté au pays, le régime iranien, désireux de faire pression sur les autres signataires de l’accord de Vienne pour qu’ils augmentent leurs incitations économiques à son égard afin de compenser les sévères restrictions américaines a, alors, consenti à accorder, à Washington, un moratoire d’une année avant de commencer à s’affranchir progressivement de plusieurs de ses engagements.

C’est donc en riposte au retrait américain de l’accord de Vienne qu’à partir de Mai 2019,  Téhéran a commencé à aller à l’encontre des stipulations du JCPoA qui ne l’autorisaient à enrichir son uranium qu’à hauteur de 3,67% et ce, en produisant de l’uranium enrichi à 4,5% ; un taux encore bien en deçà, toutefois, du seuil requis pour la fabrication d’une bombe atomique.

En outre, les étapes et la technologie nécessaires pour que cet uranium devienne compatible avec la confection d’une bombe sont nombreuses et il faudrait, encore, développer les missiles capables de la transporter; ce qui est loin d’être le cas.

Mais, la riposte iranienne ne s’arrête pas là puisque Téhéran a également décidé d’augmenter son stock d’eau lourde ainsi que le nombre de ses centrifugeuses tout en rappelant, néanmoins, que ces décisions restent réversibles, donc révisables, en cas d’obtention des incitations économiques dont l’Iran a besoin.

Paris, Londres, Berlin, Moscou et Pékin vont-ils réserver une suite favorable à la requête iranienne afin d’alléger son étranglement économique et de l’inciter à respecter les engagements initialement pris dans le cadre de l’accord de Vienne ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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