Au bénéfice de qui agit le gouvernement ?

Les certitudes d’hier ne sont plus certaines aujourd’hui. C’est ce qui semble marquer la conjoncture en tout lieu. Cela donne matière à beaucoup d’approches où l’hypocrisie n’est pas absente et où le postulat reste souvent dogmatique et anachronique eu égard à la situation.

La dynamique de la rotation de la Terre sur elle-même est ainsi. Le temps s’écoule et les événements se succèdent sans que l’on puisse retrouver à l’instant un lien entre eux. L’effet papillon, comme la houle issue d’une mer du vent lointaine abordant un rivage, impacte le quotidien dans tous ses aspects.

Alors que les bouleversements qui se passent ailleurs sont ressentis par la population, non seulement en les visionnant à travers les médias, mais dans son vécu quotidien eu égard à leurs conséquences ; les tenants du « laissez aller laissez faire » ont tendance à appuyer leurs argumentaires sur ces facteurs de crise exogènes pour s’empêcher de mouiller leur chemise à trouver les réponses et à appliquer les solutions nécessaires à la satisfaction immédiate des besoins pressants de la population.

Dans notre beau pays, la crise n’impacte pas « démocratiquement » l’ensemble de la population. Les riches, une minorité, deviennent plus riches alors que la grande majorité de la population subit de plein fouet le renchérissement du coût de la vie. Si rien ne manque, l’érosion croissante du pouvoir d’achat ne laisse aux personnes que la possibilité du regard et/ou du toucher alors que « la main reste courte » devant les valeurs exigées.
Certes le gouvernement agit en se réunissant sous les lambris de ses pénates ; mais la question légitime qui se pose : c’est au bénéfice de qui agit le gouvernement ?
Les rallonges au budget ? « À frire par son huile », répondit l’autre.

Les discours post-covid ; et avant, les travaux de la Commission Spéciale sur le modèle de développement et les engagements électoraux sont remis dans les tiroirs. Même l’avis du Conseil de la Concurrence sur les produits énergétiques n’a suscité auprès de l’exécutif aucun effet ! Tels « les trois magots », le gouvernement semble « ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre » et abandonne la population à son destin, aux affres du « marché » qui ne fait qu’à son profit.

La réforme, dans tous les domaines, est en panne. Des commissions se créent, par application du fameux « Principe de Peter » pour ressasser ce qui a été maintes fois affirmé. Gain de temps et semblant de dialogue, œuvre de pompier devant un feu qui couve, replâtrages qui ne font que compliquer la mise en application des réformes préconisées par d’autres commissions, d’autres séminaires et colloques, d’autres études depuis fort longtemps. Cette procrastination gouvernementale grève la consolidation du processus démocratique et devient un obstacle à l’émergence du pays.

Dans ce contexte, « le petit mur » est vite ciblé : les partis politiques qui ne sont pas « à la hauteur des enjeux et des défis d’aujourd’hui et de demain », qui, chiffres à l’appui, ne suscitent que « peu d’intérêt, d’attractivité et d’adhésion ». Cela introduit une incertitude dans le champ politique national qui pousse objectivement à la création d’un « marché parallèle » où le vote est volatile à l’instar de l’engagement. Un champ politique menacé par l’informel, à l’image de l’économie nationale, où « les structures institutionnelles de la démocratie (écrasées, se trouvent) d’un côté et celles en dehors… » (qui pratiquent la surenchère, le nihilisme et toute autre atteinte à l’action des forces patriotiques, démocratiques et progressistes nationales, au profit des fossoyeurs de la transformation de la société, de sa cohésion et de ses capacités collectives à surmonter les obstacles. Le gouvernement devrait s’en préoccuper véritablement.

L’action gouvernementale ne peut s’effectuer « in vitro », dans les bureaux et les salles de réunion ; car l’action politique est loin de l’artifice. Elle se doit de prendre en considération les conditions réelles de la population et du territoire pour répondre aux besoins réels de la société et à ses attentes de justice sociale et spatiale, d’égalité par le droit et d’émancipation. Aucune incertitude ne peut alors entachée le développement et le bienêtre de notre beau pays, même si les paillons battent des ailes ailleurs.
Dans l’espoir d’avoir une réponse à la question « Au bénéfice de qui agit le gouvernement ? » restons mobilisés et vigilants.

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