Dans une déclaration exclusive à Al Bayane, le SG du PPS passe en revue les grands axes du bilan des 20 années du règne de S.M le Roi Mohammed VI. Le leader progressiste revient sur les grands acquis et réalisations enregistrés et pointe également les imperfections et les champs qui nécessitent plus d’intérêt dans le futur pour un lendemain meilleur et pour un Maroc prospère, stable et porté vers l’avenir et le progrès avec sérénité et assurance.
Une action novatrice et volontariste
Vingt ans ans de règne. C’est une période au cours de laquelle l’action novatrice et résolue de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a permis d’inscrire le Maroc au rang des nations émergentes. Et ceci à travers la volonté réformatrice très forte qui a été soulignée par tous les observateurs nationaux, mais également internationaux dans le sillage des réformes initiées par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II lors des années 90. Et c’est ainsi que sur le champ politique, tout de suite, nous nous sommes installés dans une ouverture démocratique extraordinaire. Ceci, à travers l’expérience de l’équité et de la réconciliation, et le fait de tourner la page des années sombres avec beaucoup de courage. Notamment à travers l’ouverture sur la question des droits de l’Homme et le fait que le Maroc s’inscrive au diapason des nations les plus avancées dans ce domaine avec l’adoption d’un certain nombre de traités internationaux sur toutes les questions avant-gardistes qui existaient à l’époque : l’égalité homme-femme, la question du code de la famille et les avancées enregistrées à cette époque, même s’il reste encore beaucoup à faire.
Une dynamique partisane renforcée
La place nouvelle accordée aux forces politiques et aux rôles qu’elles doivent jouer dans l’encadrement des citoyens en tant qu’institutions reconnues par la Constitution. De ce fait, il y a eu un vent de liberté, de démocratie qui a régné sur notre pays. Et qui en a fait vraiment un exemple par rapport à un certain nombre de pays à travers le monde. Dans le même sillage, nous avons eu ces attitudes extrêmement fortes, extrêmement novatrices, extrêmement réformatrices de Sa Majesté sur la question nationale, avec ce revirement, ce repositionnement en 2006, qui a permis d’asseoir la question de l’autonomie élargie comme solution politique définitive pour la question du Sahara et retourner une grande partie de l’opinion public international en faveur du Maroc.
Retour en force au sein de l’Union Africaine
Nous continuons sur ce registre, avec une présence africaine très forte initiée par Sa Majesté le Roi directement. Le retour à l’Union africaine (UA) est aujourd’hui un fait et le Maroc continue d’engranger succès après succès, même si les ennemis de notre intégrité territoriale n’en démordent pas et continuent d’essayer de nous mettre les bâtons dans les roues. Mais, nous sommes dans une situation beaucoup plus forte.
Migration : une gestion positive
La question de l’immigration ou de la migration est venue donner à cette politique africaine, un contenu réel. Ce ne sont pas juste des paroles. Le Maroc n’est plus seulement une terre de passage, mais également une terre d’accueil. Le Maroc accueille les Africains subsahariens, régularise leur situation, dispose d’une politique migratoire claire. Et cela le place au rang des grandes nations qui n’ont pas peur de la question de la migration, mais qui au contraire essayent de la gérer de manière positive.
Environnement : positionnement à l’international
L’ouverture sur les questions environnementales avec le fait que le Maroc puisse également être au diapason des pays qui tiennent compte des défis mondiaux en matière d’environnement aujourd’hui est d’un apport important: l’accueil de la COP22 au Maroc en est la preuve.
Développement : la marche vers le progrès
Sur la question économique tout le monde reconnait en particulier au début des années 2000, cette effervescence que nous avons connue avec les stratégies sectorielles, avec les grands chantiers, d’équipements en matière de transport, en matière d’aéroports, en matière d’autoroutes dans différentes régions du pays. Et dans le même temps, cela a donné un taux de croissance qui avoisinait les 5% annuellement qui a permis la création de l’emploi, des revenus et de la richesse.
Sociale : l’empreinte Royale
L’approche sociale, la préoccupation sociale est devenue un élément majeur de l’action de Sa Majesté Mohammed VI avec le lancement de l’INDH, le lancement d’un certain nombre de réformes en matière sociale pour mieux intégrer les exclus et démunis. Pour faire en sorte que l’exclusion puisse être combattue et que la pauvreté également puisse être combattue dans notre pays.
Culture : protection de la diversité
En matière culturelle également avec cette ouverture sur le monde. Cette effervescence que nous avons connue, rappelez-vous, l’ombre des festivals qui a commencé à travers le pays, qu’ils soient cinématographiques, ou artistiques, ou musicaux, ou culturels ou autres : traditionnels ou plutôt modernes. Et également l’ouverture sur l’amazighité. La reconnaissance qui s’est poursuivie par la constitution de 2011. Et tout cela, je pense a constitué réellement une période extrêmement forte pour notre pays, jusqu’à ce que nous arrivions en 2011, où il y a eu l’adoption de cette constitution et cette attitude extrêmement positive de Sa Majesté lorsqu’il y a eu le printemps arabe également chez nous, d’aller au devant des aspirations populaires.
Insuffisances : besoin d’un souffle démocratique nouveau
Cependant, et bien sûr, comme cela a été soulevé dans le discours de Sa Majesté, il est évident que dans tout parcours, qu’il ya des imperfections. Il peut y avoir des lacunes. C’est pour cela que j’aimerais insister sur le fait qu’en matière de politique, il est bon de continuer l’élan qui a commencé au début des années 2000. Qui a été malheureusement arrêté parce qu’il y a eu une erreur d’appréciation. Lorsqu’on a considéré que les forces nationales, en particulier, celles qui appartiennent au mouvement national et démocratique ne faisaient plus l’affaire, et qu’il fallait se tourner vers une autre force naissante, et que cette force allait constituer le support principal de l’action officielle. Cette force allait constituer le socle sur lequel se casserait l’islamisme politique dans notre pays. Et que nous allons pouvoir de ce fait aller beaucoup plus vite dans la construction, démocratique, économique et sociale. Force est de constater qu’aujourd’hui, c’est le contraire. D’abord, la situation de cette force politique, tout le monde en atteste aujourd’hui. Ensuite, il y a l’émergence plus importante des forces dite d’obédience islamiste qui ont pris le gouvernement en 2011, qui ont continué en 2016. Et en dernier lieu, les forces politiques en particulier démocratiques et nationales. Le champ politique est aujourd’hui dans une situation de vide. Et cela est un vrai danger. Il faut absolument donner un souffle nouveau à l’action politique et démocratique dans notre pays. C’est le même souffle dont nous avons également besoin pour la question économique, pour faire en sorte que nous puissions avoir un véritable Etat de droit en matière économique. Développer des stratégies sectorielles qui ne soient plus juste des stratégies isolées les unes par rapport aux autres. Mais des stratégies sectorielles qui soient en homogénéité, cohérentes entre elles si nous devons avoir une économie qui soit capable de réaliser des chiffres de croissance qui soient au-delà de 6%, 7% pour créer de l’emploi, du revenu, pour pouvoir repartir ce revenu. Nous avons besoin de combattre l’économie de rentre, combattre la corruption, d’initier des mécanismes d’appuis à l’investissement national, d’améliorer notre gouvernance.
Vers un nouveau modèle de développement
Sa Majesté a appelé à l’élaboration d’un un nouveau modèle de développement. Lorsque nous avons présenté au PPS notre vision, nous avons insisté sur ces questions. Nous avons également insisté sur la nécessité de donner un espoir nouveau à travers la répartition des richesses. Une meilleure répartition des richesses est importante. D’abord, pour faire en sorte que toutes les couches, que ce soient les classes moyennes, ou les classes les plus déshérités, puissent profiter des biens de ce pays, des fruits de la croissance(…). Dans les régions les plus reculées, que tous les Marocaines et les Marocains se sentent concernés par le développement.
Je sais que ce souci est très présent chez Sa Majesté le Roi. C’est à nous tous de faire en sorte que nous puissions donner ce souffle démocratique nouveau, tel que nous l’avons appelé de nos vœux lors du dernier congrès du parti en 2018 pour ressusciter cette formidable esprit de mobilisation, de confiance. C’est quelque chose d’important dont nous avons besoin aujourd’hui pour que tout le monde adhère de nouveau. Pour que nous ayons une équipe conquérante qui se mobilise au tour de Sa Majesté, pour que le Maroc puisse remporter plusieurs autres victoires et plusieurs autres succès dans la voie de la démocratie et du développement économique et social.