L’utilisation par le Maroc de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour le tirage de trois milliards de dollars n’affectera pas le niveau de la dette publique, a affirmé lundi à Rabat le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun.
«Ce montant n’affectera pas le niveau de la dette publique, ce qui constitue une nouvelle sans précédent dans les relations financières du Maroc avec le FMI», a-t-il déclaré lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants consacrée aux mesures financières et économiques prises pour faire face à la crise du Covid-19.
Ce tirage, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre de l’accord relatif à la LPL, conclu avec le Fonds monétaire international en 2012 et renouvelé pour la troisième fois en décembre 2018, dans le but de l’utiliser comme assurance contre les chocs extrêmes, comme celui que connait le monde actuellement.
Le tirage va permettre d’atténuer les effets de cette crise sur l’économie nationale, et la préservation des réserves de devises à des niveaux confortables permettant de consolider la confiance des investisseurs étrangers et des partenaires bilatéraux du Maroc et multilatéraux dans l’économie nationale.
Benchaâboun a dans ce contexte a rappelé qu’en plus des mesures prises en faveur des entreprises et des salariés, le ministère de l’Économie et des Finances a veillé à prendre les dispositions nécessaires pour réduire les effets de la crise causés par la pandémie sur les réserves en devises du Royaume.
Il s’agit aussi, selon lui, de maintenir la capacité de notre économie à satisfaire ses besoins en termes de produits fondamentaux, alimentaires et énergétiques, notamment suite à l’arrêt du secteur du tourisme et les dommages causés aux secteurs exportateurs en plus de la baisse attendue des transferts des MRE et des investissements directs étrangers (IDE).
«C’est dans ce cadre qu’intervient la mesure exceptionnelle à travers laquelle le Parlement a accordé au gouvernement l’autorisation de dépassement du seuil de la dette extérieure défini dans le cadre de la Loi de Finances de 2020», a-t-il ajouté.
Il a d’autre part souligné que le Comité de veille économique a tenu à suivre de près la situation de l’économie nationale, et à mettre en place les mesures nécessaires pour assurer sa résilience face à cette crise avec la rapidité et l’efficacité nécessaires en termes de prise des décisions et de leur mise en œuvre.
«Parallèlement
aux mesures immédiates prises pour soutenir les entreprises et les familles,
afin d’atténuer les effets de la crise et de la mise en œuvre de l’état
d’urgence sanitaire, il a été convenu dans le cadre du Comité de la mise en
place d’une méthodologie de réflexion proactive basée sur la définition de
scénarios pouvant être mis en œuvre pour les deux prochaines étapes», a-t-il
précisé.
La première étape, a poursuivi le ministre, concerne le retour progressif des
différents secteurs à l’exercice de leurs activités dans le cadre de la
coordination avec la stratégie de levée de l’état d’urgence sanitaire. Quant à
la deuxième étape, elle porte sur la mise en œuvre des mécanismes appropriés et
renouvelables qui permettront de mettre l’économie nationale sur la voie d’une
croissance forte et durable, dans le monde d’après la crise.
Dans cette circonstance exceptionnelle qui exige que chacun de se consacrer pour le bien commun, «nous devons capitaliser sur ces valeurs et préparer l’avenir sur la base des réalisations positives et en faire la base du modèle de développement du pays qui dispose de toutes les capacités pour sortir victorieux de cette crise, sous la conduite clairvoyante de SM le Roi», a-t-il conclu.
Le Maroc avait décidé l’utilisation de la ligne de précaution et de liquidité, pour le tirage d’un montant de 3 milliards de dollars remboursable sur une période de 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans.