BMCE Bank, AWB et CGI dopent les échanges : La Bourse malmenée par les mouvements vendeurs

Les principaux indices de la Place sont parvenus tout juste à réduire le rythme de leur descente aux abysses.  Masi et Madex alignaient une nouvelle baisse, variant de 0,34% et 0,37% respectivement, cumulant au final une contreperformance annuelle franchissant le seuil de 10%.
Dans un marché forcément vendeur, Les échanges de la journée ont été dopés par les deux bancaires Attijariwafa bank et BMCE Bank ainsi que l’immobilière CGI. Le titre BMCE Bank a totalisé un volume transactionnel de 847,9 millions DH, à 192 DH l’action. En début d’année, le titre de la deuxième banque privée du royaume traitait à un cours de 227 DH. Il a enregistré un plus bas historique à 157 DH, début juin.

En même temps, le titre de la première banque privée Attijariwafa bank s’enfonçait de 3,22%, terminant à 331 DH, pour un volume d’échanges de 124,4 millions DH, sur le marché central. En blocs, un paquet de 1.600.000 actions AWB devaient changer de mains au prix unitaire de 340 DH, soit un volume de 544 millions DH.  Pour rappel, le titre AWB enregistrait un plus bas historique, début juin, à 308 DH. La bancaire, malmenée par la dégradation du marché et la crise de confiance des investisseurs, peine à retrouver son sommet aux alentours de 380 DH. L’autre transaction significative de la journée a porté sur le titre de la Compagnie Générale Immobilière -CGI-. Le titre de la filiale immobilière de la CDG réussit, tout de même, une petite remontée à 750 DH l’action, pour un volume échange de 393,7 millions DH. Ce mouvement ne pourrait être interprété comme une reprise. Depuis fin mars, le titre CGI s’est installé dans un tunnel baissier, tombant de son sommet à 1060 DH jusqu’à toucher un  plancher à 680 DH. Il est curieux de constater que cet échange s’est déroulé le lendemain de la tenue de l’AGO.
Ceci étant, il y a lieu de remarquer que ces opérations ont eu lieu, alors que les medias font échos d’un « couac » entre la CDG et Groupe BMCE Bank. Ce dernier, via sa compagnie d’assurance, RMA-Watanya, qui a racheté en mars 2010 8% du capital au prix de 2,8 milliards DH, devait enregistrer une moins-value estimée à 1,76 milliard DH, en raison de la dégringolade en bourse du titre CGI. Du coup, il n’est pas improbable que les échanges de ce mardi aient un quelconque lien avec  cette affaire de « mariage raté » entre CDG et Groupe Benjelloun.
Quant au titre AWB, rien ne filtre pour l’instant à même d’éclairer le marché. Pour l’heure, la première banque privée du royaume a annoncé le lancement, à partir de ce jeudi 28 juin, d’une opération d’augmentation de capital réservée aux salariés, d’un montant de 102,5 millions DH. Il s’agit d’une émission de 353.273 actions nouvelles au prix unitaire de 290 DH.
Par ailleurs, la cote officielle de la Bourse de Casablanca devrait accueillir, sur son compartiment obligataire, une partie des tranches de l’émission obligataire de Ciments de l’Atlas -CIMAT- . Le tout nouveau cimentier national, dont l’actionnaire principal n’est autre que le patron de Douja Promotion Groupe Addoha, Anas Sefrioui, entend lever sur le marché obligataire quelque 3 milliards DH. L’émission, dont la souscription devra être clôturée ce jeudi 28 juin, porte sur 30.000 obligations d’une valeur nominale de 100.000 DH.
Au fond, la Bourse de Casablanca reste insensible aux promesses faites par le ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka. Au cours du séminaire, tenu la semaine dernière au siège de la SBVC, les principaux acteurs du marché financier semblaient tous d’accord sur le principe d’une grande réforme de la Place financière de Casablanca pour positionner le Maroc sur le front de la concurrence internationale dans le domaine des métiers des Bourses. Il est donc fort utile de s’interroger sur les efforts afin d’orienter les projets et les initiatives pour, comme disent les managers, ne pas être pris de court par des attaques qui peuvent survenir de là où on les attendait le moins.
On peut se demander : que font les sociétés de bourse chez nous ?
Quel est leur réel métier ? Font-elles le nécessaire pour sélectionner, attirer des entreprises non cotées ? Sinon, faut-il s’attendre à un bouleversement des métiers de la Bourse. Car, la Bourse de Casablanca, telle qu’elle se présente aujourd’hui, fort étroite et sans profondeur, ses chances de reprise sont très minces pour ne pas dire incertaines.
Comme dans les métiers de la banque, où les dépôts font les crédits, à la Bourse, ce sont les titres cotés qui constituent la matière première de l’activité boursière et financière. Leur liquidité et leur prix en sont les principaux déterminants. Et dans cette nouvelle voie, cette promesse de réforme, beaucoup sans doute reste à construire. C’est un défi pour tous les hommes de la Bourse qui doivent devenir ce qu’ils sont : « des sourciers » d’entreprises cotées.

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