Une pensée particulière aux agents de gardiennage et aux femmes de ménage :
Par: Mohamed Oueld Lfadel Ezzahou
En plus des professionnels de la santé, des agents d’autorités, des agents de la sureté nationale ,de la protection civile, des militaires, de la gendarmerie, des agriculteurs , des producteurs des produits de première nécessité et des transporteurs, une catégorie de travailleurs présente au devant de la scène qui fait désormais partie du paysage, dans les hôpitaux, dans les administrations dans les entreprises et dans les rues .
Ils sont en première ligne du combat face à la pandémie. Il s’agit des agents de gardiennage, des hommes et des femmes de l’entretien et nettoyage qui sans eux, sans leurs engagements, les résultats enregistrés sur la lutte contre le Covid19 ne peuvent être atteints.
Malgré les salaires dérisoires, les conditions du travail difficiles face à des citoyens pas toujours respectueux les risques auxquels ils sont exposés, et le manque de reconnaissance, ils n’ont épargné aucun effort pour s’organiser, continuer à assurer un service quotidien et apporter leurs contributions à l’effort national contre la pandémie.
Toutefois, cette population vit dans la précarité totale et ceux pour plusieurs raisons :
Les managers de l’administration publique et dans un souci d’optimisation budgétaire pure élabore les cahiers de charge de l’achat de la prestation nettoyage en heure de travail c’est à dire que la femme de ménage sera payée à l’heure travaillée qui ne dépasse guère dans les meilleurs des cas 2H/jours. Pour des raisons de moyens, de transport et d’éloignement, elle se trouve contrainte de rester toute la journée à la disposition de l’administration jusqu’à ce qu’elle termine sa masse horaire, cependant elle n’est payée que 02H.
En d’autres termes pour que cette salariée comptabilise une journée de déclaration à la CNSS (08Heures), elle doit travailler 04 Jours .A la fin du mois, la pauvre se retrouve avec un nombre de jours très inférieur à celui exigé par la CNSS pour prétendre bénéficier des prestations. On se retrouve infini devant, des dizaines de Milliers de femmes et hommes qui cotisent au régime de sécurité sociale, mais ils ne sont couverts que théoriquement puisqu’ils ne peuvent bénéficier d’aucunes prestations considérant le nombre de jours déclarés. Ils sont ainsi confrontés à un double dilemme, ne pouvant pas bénéficier des services du RAMED puisqu’ils ont un numéro d’affiliation à la CNSS et ils ne sont pas couverts par la CNSS !!!!!!!!!!!!
Quant aux agents de gardiennage, leur situation est rendue précaire par la force de la loi, puisque les managers de l’administration publique prétextant toujours la sacro sainte optimisation budgétaire exigent l’application de l’article 193, qui autorise l’entreprise à faire travailler l’agent de gardiennage 12H et ne le payer que 08H, ainsi sur 24H d’activités de gardiennage au lieu d’embaucher trois agents l’administration gagnera, par conséquent, un agent.
Du point de vue économique, la seule application de cet article 193 fait perdre à notre économie la création de 50.000 emplois en plus dans ce domaine si on suppose que le secteur ne crée que 100.000 emplois sachant que les le nombre de salariés déclarés à la CNSS dans le secteur d’intérim, nettoyage et gardiennage dépasse 300.000 salariés (plus de 2000 entreprises) en Mars 2019.
Ces raisons et constats ne constituent- t ils pas un champ de bataille des syndicats qui sont malheureusement dans leur majorité orientés fonctionnariat…
L’extension de la protection sociale et la lutte contre la précarité de l’emploi dictée par l’acheteur publique en charge de la passation des marchés sont les vrais enjeux de l’après le Covid19.
Le Maroc de l’après Covid 19 a besoin d’un Etat fort, exemplaire et Socialement Très Responsable envers ces héroïnes et hérosen première ligne pendant la crise Covid19 mais aussi devant tous les citoyens.
Merci à tout ce que vous faites et particulièrement durant ces périodes difficiles. Très bonne fête du Travail.