La cellule terroriste liée à l’Organisation dite «Etat islamique» démantelée, vendredi dernier, dans la banlieue de Casablanca à Tamaris, Ouezzane et Chefchaouen, a la particularité d’avoir mis en place un plan terroriste très dangereux visant à perpétrer une série d’opérations terroristes imminentes contre des infrastructures sensibles et des sites stratégiques à Casablanca y compris dans les eaux territoriales de la capitale économique du Royaume.
C’est ce qu’ a affirmé, lundi lors d’une conférence de presse, le directeur du bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdelhak El Khayam.
C’est la première fois qu’une cellule terroriste se dote d’un matériel de plongée sous marine pour s’attaquer à des cibles maritimes (port ou autre), a-t-il dit, précisant que la cellule planifiait aussi de mettre en place un maquis dans les montagnes près d’Ouezzane pour s’y retirer une fois leurs attaques terroristes menées.
Ils ont mis à leur disposition une villa à Tamaris et une maison à Chefchaouen, pour s’y retrouver et y dissimuler leur arsenal, a-t-il ajouté.
Mais ce n’est sans compter sur la mobilisation constante et la vigilance des forces de sécurité marocaine et du BCIJ, qui sont intervenus à temps, une fois informés de l’existence de ce plan diabolique, sous la supervision du directeur général de la Sûreté nationale en personne pour arrêter les sept membres de cette cellule y compris son soi-disant émir, a martelé El Khayam.
A travers leurs actions planifiées, les terroristes comptaient créer une véritable psychose au sein de la société en y semant un sentiment de panique et d’insécurité, a-t-il dit, précisant qu’ils bénéficiaient du soutien d’autres éléments dont un Syrien, activement recherché. Son portrait robot, en cours de confection, sera diffusé partout dans le pays, a-t-il dit.
Le démantèlement de cette énième cellule s’inscrit en droite ligne dans le cadre de la stratégie prospective du BCIJ, qui ne baisse jamais les bras devant la menace terroriste, sachant que le Maroc est sérieusement visé par les terroristes de Daech comme il l’était par ceux d’Al Qaida, dont les plans se heurtent toujours à la vigilance des forces de sécurité marocaine, dont la performance et le professionnalisme sont reconnus à l’échelle internationale.
A titre d’exemple, pas moins de 10 cellules terroristes ont été démantelées grâce à la coopération maroco-espagnole, a-t-il dit.
Il a fait savoir aussi que le chef de file de la cellule et deux de ses membres ont enregistré deux vidéos dans lesquelles ils prêtent allégeance au chef de « Daech », la dernière après sa mort annoncée dans un raid américain.
Dans une de leurs vidéos, les membres de cette cellule menacent de commettre des opérations terroristes dans le Royaume dans la perspective de la proclamation d’une soi-disant wilaya affiliée à l’organisation terroriste, sous l’appellation « la wilaya de Daech dans le Maghreb islamique ».
Les journalistes présents ont pu constater de leurs propres yeux tout ce qui a été saisi : zodiacs, matériel de plongée sous marine, de pêche, des armes à feu, des balles réelles, des armes blanches, des menottes, des masques, des produits chimiques suspects etc…
Selon El Khayam, la plus grande partie de cet arsenal a été introduite au Maroc en provenance de la région du Sahel.
Il a en outre fait savoir que le recrutement de ces éléments, dont le niveau d’instruction est très bas, a eu lieu à travers les réseaux sociaux. Comme la plupart des autres, on leur fait miroiter des jours meilleurs sur terre et dans l’au-delà, a-t-il expliqué.
Il a enfin estimé que la mort du dénommé El Baghdadi ne signifie pas pour autant la fin de la nébuleuse Daëch. C’est une idéologie qui doit être combattue à travers l’instruction, l’éducation et la mobilisation de tous, surtout que l’approche sécuritaire ne suffit pas à elle seule à éradiquer le phénomène. Et ce n’est pas dans les mosquées marocaines que le recrutement de tels éléments embrigadés par Daëch s’effectue, a-t-il reconnu.
M’Barek Tafsi
