Conférence du TNP : Beaucoup de bruit pour rien

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

A l’issue des assises qui ont débuté, le 1er Août au siège des Nations-Unies à New York, et auxquelles ont participé les représentants des 191 pays signataires du Traité de Non-prolifération des Armes Nucléaires (TNP) qui vise à empêcher la propagation des armes nucléaires, à favoriser un désarmement complet et à promouvoir la coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, la Russie a refusé de signer la déclaration finale au motif que dans deux de ses paragraphes, ce texte évoque la « grande inquiétude » que susciteraient les activités militaires qui se tiennent autour des centrales nucléaires ukrainiennes et principalement autour de la centrale de Zapporijjia occupée par l’armée russe.

Répétant, à plusieurs reprises, que la délégation de son pays n’est pas la seule à avoir, de façon générale, des objections sur le texte final, le diplomate russe a dénoncé le caractère « politique » des paragraphes contestés.

Pour rappel, à l’ouverture des travaux de cette conférence, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait évoqué l’existence d’un « danger nucléaire » comme il n’y en a jamais eu « depuis l’apogée de la Guerre froide » et rappelé aux participants que la moindre « erreur de calcul » pourrait donner lieu à un « anéantissement nucléaire ».

Mais, en ayant eu à débattre, également, du programme nucléaire iranien et des essais nucléaires de la Corée du Nord, les participants ne sont pas parvenus, cette fois-ci, comme en 2015, à s’accorder sur les questions de fond.

Ainsi, en dépit des tractations qui ont duré près d’un mois, faute d’accord, la session finale a été reportée de plusieurs heures car si, d’ordinaire, les décisions sont prises par consensus, l’unanimité a fait défaut, cette fois-ci, quand le représentant de la Russie, Igor Vishnevetsky, a dénoncé une « absence d’équilibre » dans le texte de 30 pages constituant la déclaration finale lorsqu’il y a été fait mention de la « perte du contrôle » de ces sites  par l’Ukraine et de « l’impact important sur la sécurité » qui en découle.

Autant de raisons qui ont poussé Beatrice Fihn, qui dirige la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), à déclarer, à l’AFP, que le projet de texte est « très faible et détaché de la réalité », qu’il ne contient pas « d’engagements concrets de désarmement » et qu’« avec ou sans texte (…) rien n’a été fait pour réduire le niveau de la menace nucléaire » qui pèse actuellement sur le monde.

Que dire pour terminer sinon que quelle qu’ait pu en être la formulation, cette déclaration n’aurait probablement pas pu changer la nature du risque nucléaire encouru car les propos du responsable de la délégation russe illustrent parfaitement le retour des tensions sur ce sujet et ce d’autant plus qu’au moment même où les soldats russes occupent des sites nucléaires ukrainiens, Moscou évoque la menace de frappes nucléaires. 

Est-ce à dire qu’après un mois de tractations, les signataires du Traité de Non-prolifération des Armes nucléaires (TNP) ne sont parvenus à aucun résultat tangible, à aucun résultat qui soit réellement « rassurant » quant au devenir de la planète ?

Il semble, en effet, qu’il y ait eu beaucoup de bruits pour rien, mais attendons pour voir…

Étiquettes

Related posts

Top