«Continuer à construire un pont de confiance entre la société et sa presse»

Communiqué de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux

Le bureau exécutif de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a tenu vendredi 17 juillet à Casablanca sa première réunion de l’après assemblée générale du 3 juillet 2020.

La rencontre s’est déroulée au siège fédéral en présence de l’ensemble de ses dix-neuf membres. Le bureau a ainsi passé en revue les divers changements intervenus ces derniers temps, de manière accélérée, sur le plan organisationnel. A ce sujet, une parfaite satisfaction a été enregistrée et les retombés de ce rassemblement ont été ressenties positivement. Ces motifs de satisfaction, il faut les conjuguer avec un phénomène sans précédent de demande d’adhésion à notre Fédération. L’explication de tel phénomène réside dans la ferveur et la spontanéité qui animent une nouvelle génération de dirigeants des médias nationaux et la capacité de notre Fédération à adapter ses lois structurantes en fonction des changements dans le paysage médiatique et des exigences de la scène.

Le Bureau exécutif a souligné que la déclaration générale, publiée à l’issue de son assemblée générale pourrait être considérée comme une première ligne directrice devant prévaloir dans tous les ateliers ouverts ces temps-ci, permettant d’assurer un traitement équilibré entre l’économie de l’entreprise de presse et la responsabilité de celle-ci vis-à-vis de la communauté, en termes de défense des valeurs de liberté et d’indépendance de presse et la nécessité de son professionnalisme. Cette déclaration a réitéré notre engagement envers l’éthique de la profession et notre devoir de continuer à construire, chez nous, un pont de confiance entre la société et sa presse.

Dans ce contexte, le bureau a passé en revue les résultats de la rencontre qui a réuni le ministre de la Culture en charge du secteur de la communication avec une délégation de la FMEJ mardi 14 juillet pour évoquer la crise structurelle de la presse marocaine, y compris le soutien exceptionnel que le gouvernement s’apprête à accorder au secteur pour faire face aux répercussions de la pandémie Corona sur les médias nationaux, et le suivi par le bureau du détail de la mise en œuvre à travers la répartition de ce fonds, soulignant l’importance de ce soutien exceptionnel, dont le montant total a pourtant doublé. Pour les petites et très petites entreprises, notre Fédération estime que celui-ci ne devrait pas être inférieur à la part qui lui revenait annuellement via la subvention régulière annulée cette année.

Le bureau a également appelé à la nécessité de fixer un plafond et un seuil au soutien projeté, afin que plus de quatre-vingts pour cent de ce soutien ne soit pas épongé par moins de dix pour des entreprises opérant dans le secteur. Et comme tous les acteurs ont été touchés par la crise, le bureau ne voit pas d’obstacle à l’élargissement de la base des bénéficiaires pour inclure tous les éditeurs structurés ainsi que ceux qui sont en cours de qualification, sous réserve de conditions professionnelles et éthiques.

Le bureau exécutif appelle le département de tutelle à l’ouverture de canaux de communication permanente avec tous les représentants des professionnels, afin d’accompagner les différentes étapes de la mise à exécution de ce projet et communiquer en permanence pour répondre à une opinion publique et professionnelle qui pose aujourd’hui plus de questions qu’elle n’obtienne de réponses idoines.

Si la FMEJ est persuadée que le soutien public, en dépit de son importance, représente à peine moins de dix pour cent du chiffre d’affaires du secteur, alors, il faut se convaincre que la lutte contre la crise structurelle doit se déployer sans tarder en ouvrant dans l’immédiateté des ateliers dédiés à la réflexion sur cette problématique. Ainsi il a été procédé à la constitution de groupes de travail pour se concentrer sur l’élaboration d’un nouveau modèle économique pour l’entreprise de presse, avec des perceptions rénovées qui combinent développement du professionnalisme en affinant le journalisme d’enquête et d’investigation à côté du retour des genres traditionnels de la presse.

L’ensemble cohabiterait avec la technologie qui facilite l’accès des lecteurs à un produit fiable et crédible, dans la perspective de marier le digital et le papier, les kiosques réels et les kiosques numériques. Ajoutez-y le développement de l’abonnement numérique et le soutien pour accélérer le passage au paiement des nouvelles pour le journalisme électronique.

Le bureau exécutif s’est engagé également à se concentrer sur le dossier de la publicité commerciale avec ses différentes variations organisationnelles et concurrentielles, notamment auprès des géants du web, à travers une approche consensuelle et non conflictuelle qui mêle éducation aux médias, lutte contre les fakenews et la réparation des dommages subis par les éditeurs locaux comme conséquence du monopole publicitaire.

Le bureau exécutif est impliqué dans toutes les initiatives constructives pour développer la lecture de journaux au Maroc, élaborer des lois, améliorer le journalisme, renforcer l’encadrement et augmenter les paliers de qualification.

Dans ce contexte, la rédaction finale de la loi fondamentale de la FMEJ a été validée, après avoir été amendée par l’assemblée générale extraordinaire, faisant de la qualification son épine dorsale afin qu’elle ouvre la voie à l’affiliation de tous les éditeurs qui remplissent les conditions professionnelles et éthiques.

En outre la FMEJ a renforcé la dimension régionale de ses structures, tout en conférant des pouvoirs plus étendus à la présidence et à l’exécutif, dans un souci d’efficacité et de décentralisation de la décision permettant de déléguer ses pouvoirs aux coordinations sectorielles et de rendre le Système de vote à l’assemblée générale plus équitable. Un aperçu du règlement interne a été mis au point et il sera présenté au bureau exécutif avant la fin du mois.

Au terme de ses travaux, le bureau exécutif a tenu à rendre hommage aux efforts déployés par les femmes et les hommes de la presse dans nos provinces sahariennes, qui exercent dans des circonstances difficiles, en particulier les éditeurs  dans les provinces du sud. Dans le même sillage et pour approfondir l’orientation régionale de la FMEJ, le bureau exécutif a lancé les préparatifs pour établir la filiale fédérale dans la région de Tanger-Tétouan Al-Hoceima qui sera inaugurée avant les vacances. Elle sera suivie, dès la rentrée économique et sociale, de l’ouverture de la succursale de Marrakech-Safi, sous une appellation large qui reflète l’intégration des médias régionaux dans un système régional élargi. Et à la suite de la décision de l’assemblée générale de la FMEJ, il y aura enclenchement de la préparation du colloque national sur les médias en concertation avec tous les partenaires afin de trouver des réponses, non seulement collectives, mais aussi sociétales, à une crise sectorielle que le bureau ne considère pas comme une affaire purement sectorielle et professionnelle mais une affaire publique et doit être traitée sur cette base et sans aucune équivoque.

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