Le Marocain ne lis pas, ceci est un constat. Il suffit de faire un tour entre les bibliothèques de la capitale économique du Royaume pour constater qu’elles sont désertées à l’exception des employés et bibliothécaires qui y travaillent.
Les raisons de cette coupure qui existe entre le Marocain et le livre ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, ce fut un temps, d’après ce que racontent les plus âgés d’entre nous, où le marocain lisait. Bien entendu pas au même niveau que d’autres pays arabes comme l’Egypte, mais le citoyen marocain essayait de lire et cherchait à s’instruire par tous les moyens.
Malheureusement, les ministères de tutelle dans le passé qui ne sont pas meilleurs que ceux d’aujourd’hui, n’ont pas assouvi l’envie culturelle qu’exprimait le Marocain à travers les temps.
Les jeunes d’aujourd’hui, ont leurs raisons à cela, ils vous diront que le livre ne les intéresse plus vraiment, puisque les nouvelles technologies ont facilité la tâche de l’apprentissage et de l’instruction. Il n’ont ni tout à fait raison ni tout à fait tort. En effet, dans un monde où la technologie gagne du terrain à grands pas et où il est désormais possible de feuilleter des livres entiers sur internet, le Maroc semble être encore loin derrière la réalité que vivent d’autres pays. Pis encore, pour ce qui est des nouvelles technologies, beaucoup de sites essentiels sont en continue hors service ou bien vous donnent des informations dénudées de toute vérité. Comment voulons-nous rêver à ce que le livre soit accessible via internet.
Larbi, un chauffeur de taxi et en réponse à la question «Selon vous pourquoi le Marocain ne lis pas ?» a répliqué avec colère «Le Marocain ne trouve même pas de quoi manger. Les services de base sont absents des vies quotidiennes de millions de citoyens. On ne peut demander à une personne dont le ventre est vide et le moral à plat, d’aller chercher à s’instruire, son dernier souci au contraire c’est fuir la réalité amère que vit notre pays à tous les niveaux».
Selon une étude réalisée en 2005 sur le lectorat arabe et présentée par la société américaine de recherche marketing, les Marocains ne lisent que très rarement, par rapport aux autres pays arabes. Cette étude a couvert 5 pays arabes, à savoir le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et le Liban. Les résultats ont démontré que le nombre le plus élevé de lecteurs se trouve en Egypte et en Arabie Saoudite qui représentent respectivement 88% et 94%. Le Maroc quant à lui a été classé avant-dernier avec seulement 49 % des Marocains qui lisent de temps à autre.
Pour ce qui est des arabes de manière générale, ces derniers réduisent ou arrêtent la lecture entre 19 et 25 ans. L’omniprésence de la télévision et des nouvelles technologies de l’information, représentent la deuxième raison la plus importante qui empêche les personnes de lire.