«Dans une parodie, on est moins libre»

Quand les rythmes de tubes internationaux s’accompagnent de textes en «Darija», ça donne des parodies. Cravata est un groupe «parodique» qui fait danser le Maroc en ce moment. Sa dernière vidéo comptabilise déjà plus de 300 000 vues, moins de quatre jours après sa publication.

À l’origine, trois jeunes Marocains, Salim Bennani, Amine Zouine, et Sharif Adam, ont décidé de former ce groupe. Étudiants à l’ESAV (Ecole de cinéma & de graphisme), ces jeunes ont choisi l’art pour s’exprimer. C’est dans cette optique qu’Al Bayane a contacté Salim Bennani, membre fondateur du groupe «Cravata». Les propos.

Al Bayane : Un mot sur votre groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Salim Bennani : Tout vient d’une amitié entre trois amis : Amine Zouine, Sharif Adam et moi, tous les trois étant étudiants à l’ESAV (Ecole de cinéma & de graphisme). Nous avons pensé à créer et à développer notre projet personnel dans le but d’acquérir de l’expérience en premier lieu, ainsi que de la technique et de l’audace, tout cela en gardant ce côté festif, gai et joyeux. Nous avons par la suite été rejoints par plusieurs autres personnes telles que Nouamane Mouatassim et Othmane El harak. Petit à petit, l’équipe s’est agrandie pour atteindre les 45 membres.

Pourquoi avoir choisi comme nom du groupe «Cravata» ? Comment définissez-vous votre musique? Pourquoi avoir choisi la parodie comme moyen d’expression ? Quels sont les thèmes récurrents de vos compositions ?

La source de ce nom n’est autre que notre allergie à la Cravate. Notre musique se base principalement sur des titres qu’on admire et qu’on recompose par la suite à notre guise, en y ajoutant une touche de comédie. Nous faisons cela sans oublier la touche marocaine, pour que les auditeurs se familiarisent avec les morceaux. Nous avons choisi la parodie pour montrer aux autres notre savoir-faire dans le domaine de l’audiovisuel et aussi pour partager cette passion avec les gens qui sont intéressés par notre groupe. On n’a pas vraiment de thème précis ni de genre, d’ailleurs, on est ouvert à tout.

«Allo Finek» est un tube parodique qui fait danser les jeunes en ce moment. Comment vous est venue l’idée de parodier la musique « kollins ft. toofan – crazy people » ?

«Crazy people» est un tube qui avait déjà suscité notre attention quand on travaillait sur «Sef Syef» et puisque dans le groupe, on aime ce mélange de musique Africo-Marocaine, on a tout de suite commencé la préparation de «Allo Finek» juste après le lancement de notre 3e parodie. C’est une chanson qui nous a tellement plu qu’on a décidé de la reparodier.

Qui est derrière la composition des paroles et de la musique de ce tube? Qui a réalisé le clip?

A l’origine, c’est Hamza Naji et moi qui avons travaillé sur les paroles de cette parodie. Pour l’arrangement, j’ai collaboré avec Badr Makhlouki. Ensuite, on a pu finaliser l’ensemble suite à des réunions entre les membres du groupe «Cravata». La réalisation du clip a été faite en collaboration aussi avec Amine Zouine.

Vous êtes le chanteur-compositeur du groupe et vous touchez un peu à tout : l’arrangement, la réalisation… Verrons- nous bientôt Salim Bennani chanté seul?

Ce n’est pas dans mes projets proches. Si un jour je songe à le faire, «Cravata» continuera d’exister et je ferai toujours parti de ce groupe.

Quel est l’artiste ou le groupe qui vous a donné envie de faire de la musique?

Ce n’est ni un groupe ni un artiste qui nous a donné envie de faire de la musique mais plutôt l’effet que provoque la musique d’ambiance.

Après des parodies bien accueillies, votre succès sur la toile a-t-il attiré la convoitise de certains producteurs?

Effectivement, depuis notre première parodie, plusieurs producteurs nous ont contactés… Les contrats posaient souvent problème. On n’aime pas être manipulés et on ne le sera jamais.

Comptez- vous rester dans le thème des parodies?

En effet, contrairement à ce que plusieurs croient, faire une parodie est plus difficile que faire sa propre chanson. Dans une parodie, on est moins libre et plus borné, plus le fait qu’on donne place à la comparaison entre le titre original et la parodie.  Ce n’est pas évident !

CravataCréer sa propre musique est aussi difficile mais au moins là, il y’a plus de liberté dans les paroles, comme dans le rythme. Mais sinon, on aimerait s’essayer dans d’autres choses que les parodies ! On y travaille d’ailleurs, entre featuring et cinéma… je ne vous en dis pas plus !

Omayma Khtib

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