Derby casablancais des contradictions

Les deux clubs casablancais, Wydad et Raja, se sont quittés bons amis mais leur 131è derby disputé ne l’a pas été ainsi. Sans parler du côté public absent encore une fois pour cause de la pandémie de Covid-19 qui frappe toujours les compétitions du football national. On va seulement aborder les côtés, résultat et jeu, qui sont loin d’être conformes à la logique pour les 2 protagonistes ayant présenté 2 visages différents. Cela même si le WAC souhaitait aborder son derby en toute confiance face à un Raja moins percutant que d’habitude, mais qui a pourtant misé sur une victoire dans l’espoir de se racheter. Le Raja qui n’a pas encore gobé sa double défaite lors des derbies de la saison écoulée, souhaite retrouver son élan le plutôt possible afin de rassurer ses fans tout en réduisant l’écart avec son voisin et rival éternel dans l’espoir de passer aux commandes et continuer son chemin droit au but.

Enfin de compte, ce nouveau derby des frères-ennemis n’a pas tenu ses promesses, au vu de son verdict plus ou moins équitable.  Après un résultat vierge et négatif à la mi-temps, ce derby va se traduire en un nul positif d’un but partout, mais seulement lors du dernier quart d’heure de jeu. Le WAC était le premier à se manifester grâce à un but de l’ex-joueur de l’OC Safi, Salaheddine Benyachou, qui venait de toucher sa première balle suite à son entrée en jeu avant que le Raja ne réagisse avec un but de son ancien joueur, le revenant du DHJ, Marouane Hadhoudi. Le WAC a tiré profit d’une erreur défensive du Raja (2 attaquants des Rouges contre 4 défenseurs des Verts) pour ouvrir la marque. Le Raja dont la défense flotte encore et toujours, allait tout de suite réagir pour rétablir l’équilibre suite à une balle arrêtée (corner botté comme d’habitude d’une manière millimétrée par Abdelilah El Hafidi). Ce sont là les deux grands moments de ce derby qui a été pourtant dominé par le Raja avec 67% de possession de balle contre 33 % pour le WAC.

« Dominer n’est donc pas gagner » dans cette nouvelle confrontation qui venue dans des circonstances différentes pour les deux équipes. Le WAC qui venait de consolider sa place de leader et avec 5 points d’avance sur son rival du jour, a joué dans l’ensemble pour ne pas subir la défaite à défaut de la victoire.  Mais la surprise était tellement grande par le niveau de jeu modeste si ce n’est pas faible manifesté par l’équipe des Rouges qui a évolué avec la peur au ventre et dans les jambes. A tel point que durant pratiquement toute la rencontre, les Rouges ne bougeaient pas de la défense et ne passaient à l’attaque que rarement et seulement suite à des contres peu efficaces à l’exception de celle qui leur a donné l’avantage avant de céder juste après…

Tout le monde donc donnait au moins un léger avantage au WAC qui se trouve dans ses meilleures formes et qui reste invaincu. Le WAC qui passe d’une victoire à l’autre a été donc stoppé dans ce derby de la 10è journée pour totaliser son 2è nul après 8 victoires. Seulement, le nul de ce derby est considéré comme une défaite pour le WAC qui n’a pas justifié son visage de leader ni celui de champion en titre.

Par contre, le Raja vice-champion et qui se bat toujours, corps et âme, pour lui chiper la vedette, a montré un autre visage, celui d’une équipe capable de renverser la situation et d’aller de l’avant mais jusqu’à nouvel ordre en attendant confirmation… 

Contrairement aux matches précédents, notamment les 3 derniers disputés à domicile avec seulement 2 points sur 9 avant de surprendre le DHJ dans son fief à El Jadida (0-2), le Raja allait faire une autre prestation contradictoire dans le derby où il était plus proche de la victoire face à un Wydad des plus médiocres. Le Raja, doublement battu, l’année précédente, (2-0) en aller et (2-1) au retour, a frôlé la victoire, cette saison, sans l’arbitrage qui a voulu autrement en l’ayant privé d’un pénalty jugé valable tout en fermant les yeux sur le jeu agressif de certains joueurs du WAC, dont Yahya Jabrane qui méritait le carton rouge.

Dans l’ensemble, le WAC a déçu par son jeu décousu et qui n’a rien à voir avec une équipe leader alors que le Raja a tout simplement raté une nouvelle victoire après sa première défaite à domicile face à la RS Berkane et ses deux matches nuls respectivement contre deux modestes adversaires, le FUS Rabat avant dernier et le Rapide Oued Zem bon dernier.

Certes, le mauvais arbitrage était d’une grande partie derrière les revers du Raja, mais cela ne cache pas l’épouvantable coaching de l’entraîneur tunisien Lassaad Chabbi qui n’arrive toujours pas à donner satisfaction au sein d’un des grands clubs de la Botola comme le Raja. Chabbi qui est toujours sous pression et sous une chaise éjectable ne sait maîtriser qu’une seule chose. Parler beaucoup au lieu de travailler et chercher les clés de la réussite. En ratant ce derby face à un WAC loin d’être à la hauteur, Chabbi s’est dit qu’il est toujours capable de réussir les grandes rencontres donnant comme exemple les deux finales des Coupes arabe et africaine de la CAF, sachant bien que la volonté des joueurs étaient des plus grandes pour arracher ces deux sacres.

Espérons que le technicien tunisien puisse se racheter et rectifier le tire lors de l’avenir maintenant que le nouveau président du Raja, Anis Mahfoud, ait pris sa décision de le maintenir dans son poste en attendant de reconstruire  l’effectif du club et le renforcer par des joueurs de haut niveau lors du prochain mercato d’hiver.

Par contre, l’entraîneur du WAC Walid Regragui qui a déploré le résultat du derby tout en soulignant que le partage des points n’est pas mauvais, s’est caché derrière l’état déplorable, selon lui, de la pelouse du complexe Mohammed V, ainsi que la programmation des matchs, lors de la trêve internationale actuelle, qui le prive de beaucoup de joueurs.

Voilà des réactions incompréhensibles des coaches des deux grands clubs du Maroc qui ne sont pas stables techniquement au terme d’un derby où on ne comprend plus rien du tout, au vu de son résultat nul et contradictoire. Ce qui ne reflète guère l’image des formations des Rouges et des Verts, ni leurs chances de poursuivre la course au coude à coude dans une Botola dite professionnelle mais qui reste d’un niveau moyen si on ne veut pas dire faible ou autre chose…

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