Le grand gagnant reste le public casablancais des deux camps qui, toujours présent en grandes masses, a joué son rôle comme il se doit. Côté technique, pas grande chose à signaler.
Malgré la flambée des prix des billets d’entrée au stade (entre 50 et 300 DH), les supporters des deux équipes, tiffos en main et sur la tête, ont jugé utile de venir nombreux pour animer les débats et jouer l’autre derby sur les gradins. Estimés à quelque 60.000 spectateurs, les fans des Rouges et les inconditionnels des Verts ont pris d’assaut le complexe Mohammed V, dans la matinée bien avant le coup d’envoi du match qui est programmé en fin d’après midi.
Le spectacle a commencé dès le premier match entre les espoirs des deux équipes, match joué en lever de rideau. Ce duel est, lui aussi, terminé sur le partage des points mais avec un score de trois buts partout. Le public, venu tôt, a été comblé par une pluie de buts dans un duel qui n’a rien à envier à celui des grands. Marquée par l’esprit sportif et le fair-play nécessaires, cette partie a été des plus spectaculaires. Tout le monde croyait que la partie était déjà jouée au moment où le Raja menait au score par 3-0. Mais c’était sans compter sur le Wydad qui allait revenir de loin pour rétablir l’équilibre et conserver son fauteuil de leader au détriment du Raja qui reste en poste d’outsider, deuxième avec une différence de trois points.
Le derby des grands est totalement différent. Les deux équipes ont joué avec grande prudence. Ils ont négocié la partie sous le thème de : «Non à la défaite». Et à défaut de la victoire qui pouvait basculer d’un côté comme de l’autre, le match nul reste bon et logique.
Les Rouges, qui avaient remporté le match «aller» (2-1), dans la douleur, espéraient récidiver pour s’approcher de la tête du classement. Les Verts, qui avaient dominé le premier match avant d’être surpris dans les derniers moments, ne voulaient surtout pas répéter les mêmes erreurs.
C’est le constat qui a dominé lors de ce second duel de la saison où le côté tactique a pris le dessus sur celui technique. Deux mi-temps différentes ont été au menu du jour. La première, sans éclat, a été marquée par un jeu équilibré au milieu du terrain. Les défenseurs ont été plus présents que les attaquants. Seules une, deux, voire trois actions offensives dans l’ensemble sont à mettre à l’actif des attaquants des deux équipes, des actions qui restent pourtant timides. Les deux gardiens de buts ont chômé, Tarik Jarmouni comme Nadir Lamyaghri qui n’a été sérieusement menacé qu’une seule fois quand il a été obligé de sortir le grand jeu pour éviter un but tout fait de Yassine Salhi, dans les dernières minutes de la première mi-temps. C’est en revenant des vestiaires que le derby allait devenir un peu attrayant et sensationnel. Le Raja a repris les choses en main, après avoir laissé passer l’orage du WAC qui dominait par une bonne circulation de la balle, tant au début de la première mi-temps qu’à celui de la seconde période.
Comme lors du match «aller», c’est le WAC qui allait prendre l’avantage sur une balle arrêtée. Un corner botté par Ajeddou directement vers la tête de Benkajjane a permis aux Rouges de débloquer la situation.
Le Raja allait réagir peu après, également sur balle arrêtée, d’un coup franc sur la ligne médiane, Hassan Tayr, encore lui (il a marqué le coup franc de l’égalisation du match aller) a adressé un tir croisé directement vers les filets, ne laissant aucune chance à Lamyaghri.
Le reste de la partie, le Raja a imposé sa loi mais n’a pas pu exploiter sa supériorité numérique, après l’expulsion de l’ancien rajaoui, Saâd Fattah qui disputait son premier derby sous les couleurs des Rouges à côté de son ancien coéquipier au sein du Raja, Mohcine Iajor, qui, lui, vient de jouer son second derby avec le WAC, après avoir marqué les deux buts de la victoire du match «aller».
En somme, le nul s’il reste logique et équitable pour les deux équipes, ne semble pas favorable pour le WAC avec toujours un handicap de huit points sur la tête du classement occupée par le MAS.
Par contre, le Raja semble le club le plus bénéficiant. Un point vaut mieux que rienpour garder le contact avec le fauteuil de leader, à un point du MAS qui a deux matches en retard contre le DHJ et le HUSA. Le Raja et le WAC, quant à eux, ont chacun un match en moins contre respectivement le MAT et la JSM.
Mais le grand gagnant reste le grand public des deux équipes qui est toujours là. Il est toujours sensationnel. C’est grâce à lui que le gotha mondial ne peut s’exprimer sans parler du football casablancais en particulier et marocain en général…
Pluie de buts dans le derby des espoirs
Au lever de rideau du 110ème derby entre les deux rivaux casablancais, le match des Espoirs a tenu toutes des promesses. Les futurs joueurs du WAC et du Raja ont gratifié le grand public du complexe Mohammed V d’un beau spectacle. Chaque équipe a eu une manche à dominer. Le Raja a dicté sa loi en première mi-temps en marquant trois buts, avant que le WAC se rachète après son retour des vestiaires pour marquer lui aussi trois buts, dont deux sur penalty.
Déclarations
On a été face à un adversaire difficile à manier. Le derby reste quand même un match pas comme les autres. L’expulsion de Saïd Fettah a brouillé nos schémas tactiques. Du coup, on va encaisser rapidement le but de l’égalisation du Raja. On a joué 20 minutes à dix, les joueurs n’ont rien à rougir. On n’a eu le temps de bien préparer ce match. On vient de rentrer de Nigeria et on n’a même pas fêté notre exploit comme il faut. Une fois cette parenthèse terminée, on devra se concentrer sur le reste du championnat. On a devant nous un périple à effectuer à Laâyoune. On est dans l’obligation d’y ramener un résultat qui nous permettra de garder contact avec le peloton de tête.
M’Hammed Fakhir, entraîneur du Raja :
C’est un nul équitable dans un match à peu d’occasions de but. Chaque équipe a réussi un moment de dominer les débats. Le WAC a été le premier à s’offrir les occasions de but pendant les 25 premières minutes de la premières mi-temps. Le Raja a entré ensuite dans le match et a eu quelques occasions pour ouvrir la marque. Ce genre de match se joue toujours sur de petits détails. La preuve: les deux buts marqués ont été sur des balles arrêtées. Je félicite par la même occasion le gardien wydadi Nadir Lamyaghri qui a sorti un grand match comme lors du match aller.
Farid Talhaoui, joueur du WAC :
On a été tout près de la victoire. Alors que le match s’achemine vers une victoire du WAC, l’arbitre a infligé un deuxième carton pour Said Fettah qui ne le mérite pas. C’était le tournant du match, on a encaissé ensuite le but égalisateur du Raja. L’arbitrage aujourd’hui fera parler de lui. Après ce nul, les choses vont se compliquer, mais pour nous, on va essayer de terminer le championnat sur une bonne note. Faute de titre, on va défendre la deuxième place qualificative à la champion’s League.
Bouchaïb Lembarki, attaquant du Raja :
C’est un nul équitable entre les deux équipes rivales de Casablanca. Le Raja aurait pu faire mieux, mais pour un derby, ce résultat pourra satisfaire les deux parties. Notre nul nous a permis de garder les mêmes distances sur le WAC, un sérieux candidat pour le titre. Il faut maintenant se concentrer sur la suite du championnat, car le parcours vers le litre est encore long.
Saïd Fettah, joueur du WAC:
J’ai joué aujourd’hui pour la première fois contre mes ex-coéquipiers. J’ai essayé de me donner à fond pour être à la hauteur du public wydadi, mais je n’ai pu terminer le match, faute d’un deuxième carton. Le public aujourd’hui a eu le plaisir de suivre une partie plaisante. On a raté de peu la victoire, mais rien n’est encore joué. Il reste encore 7 matches à disputer, ce qui vaut encore 21 points en jeu.
Nabil Masloub, joueur du Raja :
On a encaissé un but contre le courant du jeu. Heureusement, mes coéquipiers n’ont pas baissé les bras et ont réussi à remettre le compteur à zéro en fin de match. Notre objectif est de remporter ce match, mais un nul reste un résultat probant, sachant qu’on a évolué chez l’adversaire. On a un match mercredi contre le Moghreb de Tétouan et la victoire est impérative pour se repositionner et récupérer notre leadership. Je veux rassurer le public rajaoui concernant ma blessure : rien de grave, mais les radios que je dois faire lundi montreront le degré de la gravité de ma blessure au genou.
Reportage photos: Akil Macao
