Des pluies salvatrices pour les cultures et l’élevage

Campagne agricole

Fairouz El Mouden

Après une période de lancement de la campagne agricole jugée difficile voire critique, l’arrivée des pluies pendant ce début du mois de janvier s’annonce bénéfique pour le secteur agricole et le monde rural.

Les bienfaits des précipitations actuelles devraient se ressentir à la fois sur les zones Bour, irriguées que sur les parcours et les jachères. Toutefois l’optimisme reste conditionné par l’arrivée de quantités suffisantes de pluies notamment dans paramètres non irrigués.

La saison agricole est encore longue et la levée des cultures est hétérogène selon qu’il s’agisse de zone sinistrée par le déficit hydrique ou non.

Des pluies bénéfiques à tous les niveaux aussi bien pour l’alimentation des barrages que pour le bon déroulement de la campagne agricole céréalière, légumineuse et l’alimentation du cheptel.

La situation était réellement critique pendant les mois d’octobre et novembre, estiment les opérateurs du secteur qui précisent que ces pluies arrivent au bon moment au début de la campagne agricole.  Les agriculteurs constatent aujourd’hui deux stades dans la campagne agricole 2020/2021.

Le premier consacre un déroulement normal de campagne agricole au nord du Maroc. Dans cette région plus arrosée (plus de 200 mm) que les autres régions du pays, les semis ont été effectués à temps et la levée des cultures arrive aujourd’hui à un stade avancé. Plus encore, les agriculteurs ont déjà entamé le désherbage et la fertilisation.

La situation est totalement différente dans les régions situées au sud de Rabat (chaouia, Doukala, Abda, AL Houez…) où l’état des lieux est qualifié de sinistré à cause de sécheresse et de précipitations insuffisantes (moins de 100 mm) depuis le démarrage de la campagne agricole, indique Abbés Tanji, chercheur agronome.

Pour lui, le déficit hydrique a perturbé le déroulement de la saison agricole dans ces zones dites Bour.

Certes les agriculteurs ont planté mais les semis restent encore faibles. Du coup, même l’utilisation des semences certifiées et des fertilisants est jugée trop faible à cause de la succession de trois années de forte sécheresse.

De même, l’absence de pluie pendant les mois de septembre à octobre a sérieusement affecté les parcours et les pâturages.

D’où la nécessité de généraliser et de multiplier la mise en place des stations de dessalement de l’eau de mer dans ces régions pour soulager la souffrance des agriculteurs pendant les années de sécheresse, propose Tanji. 

La vague de froid qui sévit durant cette période hivernale risque par ailleurs d’avoir des dégâts sur les cultures sensibles comme la pomme de terre, la canne à sucre ou encore l’avocatier et le bananier.

Des températures proches de zéro peuvent nuire à ces cultures. Contrairement, les céréales et les légumineuses résistent au froid.    

Les changements climatiques que subit le pays depuis quelques années requièrent des adaptations pour soutenir le secteur agricole.

La généralisation de l’assurance agricole à l’ensemble de la surface agricole utile reste recommandée au même titre que l’assurance pour le cheptel dans les années sèches.

Les précipitations actuelles sont certes bénéfiques mais l’optimisation reste à court terme, le cycle agricole est encore long et le Maroc a besoin de pluie pour la maturité des cultures.

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