Hassane Benkhlafa, directeur du festival Handifilm
Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef
Hassane Benkhlafa, médecin et directeur du festival Handifilm, a œuvré depuis des années pour un cinéma inclusif, tout en s’engageant par le biais de l’image et du cinéma pour l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le développement durable. Cette année, Benkhlafa signe son film « BA’HMAD et DA’HMAD », qui ouvrira le bal du festival. Ce film tourné dans la région d’Alhaouz retrace les activités du projet «Taroudant résiliente inclusive et participative trip » qui fait partie du programme TIWIZI.
Al Bayane : Cette édition s’annonce prometteuse en s’attaquant notamment à une thématique extrêmement importante : «Le cinéma comme levier de promotion de l’écotourisme inclusif ». Pourquoi ce thème?
Hassane Benkhlafa : Cette thématique s’inscrit dans la suite de l’appel lancé l’année dernière à la clôture de Handifilm qui est « pour un Toubkal résilient, inclusif et participatif ». Donc depuis, on s’est attaché à travailler sur le terrain. Avec nos partenaires, nous avons contribué à la rénovation de deux gîtes. Il y aura deux films qui documentent ces deux actions. L’un sera projeté à l’ouverture, l’autre à la clôture et une table ronde sur cette thématique avec la participation de professionnels, d’institutionnels et surtout de deux personnes des territoires qui gèrent les deux gîtes qui ont été complètement détruits. C’est-à-dire que cette année, on donnera la parole directement aux concernés. Nous allons accueillir aussi un groupe de jeunes qui ont bénéficié de la formation sur l’audiovisuel et qui vont participer avec nous à cette édition.
17 ans déjà, c’est un âge de maturité. Quel bilan faites-vous de cette aventure cinématographique qui continue son périple pour un cinéma inclusif ?
Ces 17 années, on les fête cette année en apothéose, en programmant toutes nos projections cinématographiques, au mythique cinéma Mégarama.
À partir du jeudi, nous attendons le public, les cinéphiles, les acteurs du domaine de l’intégration du handicap, les acteurs du tourisme à venir fêter avec nous cet événement cinématographique d’envergure.
Vous êtes également le réalisateur du film qui ouvrira le bal de cette édition. Comment avez-vous vécu cette expérience à la fois artistique et humaine dans les régions frappées par le séisme.
Sur le plan personnel, cette expérience était une grande aventure et un grand plaisir parce que je suis une personne qui aime la randonnée ; donc je me trouve très bien loin de la civilisation entre les montagnes dans les endroits enclavés avec des gens fabuleux de ces territoires, des gens qui rayonnent de résilience.
J’ai eu l’occasion de travailler avec eux en tant que médecin et en tant qu’acteur associatif avec d’autres partenaires qui nous ont aidés pour trouver les fonds et rénover ces deux gîtes. Un est déjà fait et l’autre est en cours. Ça m’a permis aussi de rallier mon hobby de randonnée à ma cinéphilie. J’espère que ce travail permettra de transmettre les émotions et le vécu des personnes de ces territoires.