ce nouveau film a fait l’objet d’une projection pour la presse jeudi dernier au cinéma ABC de Casablanca.
«Fissures» a fait scandale au festival du film de Marrakech, où il concourrait dans la section coup de cœur. Une minorité de personnes s’est levée et a quitté le lieu de la projection. La réaction du public est donc attendue avec impatience.
«Fissures» de Hicham Ayouch retrace l’histoire de trois marginaux, deux hommes et une femme en quête d’eux-mêmes que l’on voit évoluer librement à Tanger. Abdesselem sort de prison et doit recommencer sa vie à zéro. Son ami Noureddine est architecte et alcoolique et a pour seule compagnie sa chienne Bela. Et enfin Marcella, une artiste peintre fantasque et suicidaire. Ils vivent en quête de leur destin, dans un triangle amoureux. Filmé sans scénario, Fissures rappelle un documentaire.
Ce sont des moments de vie qui sont filmés, tout en improvisation entre les acteurs et les Tangérois croisés au hasard des rues. Tourné en douze jours, chaque scène était pensée le matin même et tournée l’après midi et la nuit ; ce qui permettait une forme de liberté dans l’écriture et l’interprétation des personnages. Les trois acteurs ont dû pour cela chercher au plus profond d’eux-mêmes pour interpréter au mieux ces personnages écorchés. Ce film ne laissera donc pas indifférent. En effet, le public sera soit conquis, soit réticent face à ce nouveau cinéma dépourvu d’artifice qui aborde des tabous tels que le sexe et l’alcool. Il est à prévoir que le film fasse sensation et entraîne un vrai débat de société tant dans le fond que dans la forme.
Tourné de façon originale, sans scénario préétabli et dénonçant des non-dits de la société marocaine, ce film atypique, aspire au changement en montrant une facette d’un nouveau Maroc plus libre. Tout en émotion, ce film prône une liberté de ton, assez rude comme la vie elle-même. Fissures est une véritable prise de risque, une nouvelle expérience cinématographique au Maroc.