Attendons pour voir…

 Nabil EL BOUSAADI

Après avoir ouvertement condamné la « tentative odieuse » du président américain Donald Trump de déplacer les gazaouis hors de l’enclave palestinienne et de placer Gaza sous contrôle américain, les pays arabes se sont retrouvés, ce mardi 4 mars, au Caire, pour un sommet extraordinaire de la Ligue Arabe afin décider de la contre-proposition qu’il conviendrait d’opposer au plan américano-sioniste au titre de la reconstruction de la bande de Gaza et de son administration par l’Autorité palestinienne.

Outre le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, ont, également participé à ce sommet, le Roi de Jordanie, le secrétaire de la Ligue arabe, le président de l’Autorité palestinienne, le nouveau Président syrien, le Président libanais, des représentants de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

En condamnant, dans son allocution d’ouverture des travaux de ce sommet, « la poursuite des attaques contre la mosquée Al-Aqsa » tout en rappelant que « la paix ne s’obtient pas par la force » et que « l’accord de paix entre l’Egypte et Israël est un modèle (qui a) permis de transformer une situation de guerre en une situation de paix et de prospérité », le président égyptien qui a tenu à préciser qu’ « il n’y aura pas de véritable paix sans la création d’un Etat palestinien » a exhorté le président américain Donald Trump à « mettre un terme aux tensions et à l’hostilité » qui prévalent dans la région.   

A l’issue de leur rencontre et après avoir confirmé leur « vision de deux Etats » et leur « préférence pour la mise en œuvre définitive du cessez-le-feu » dès lors que « la paix est un choix stratégique des Arabes », les participants au sommet du Caire ont appelé « le Conseil de Sécurité de l’ONU à placer des troupes de maintien de la paix en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza ».

Aussi, en saluant la tenue du sommet du Caire et en se réjouissant du fait que « la Nakba ne se répètera pas », le Hamas a exprimé sa reconnaissance pour l’opposition claire et sans équivoque des pays arabes aux tentatives de déplacement des Palestiniens.

Mais bien qu’il ait obtenu l’adhésion de l’ensemble des participants, le plan élaboré par l’Egypte et prévoyant la reconstruction de l’enclave palestinienne sur une durée de cinq années avec une mise à l’écart du Hamas de la gouvernance de ce territoire sans, pour autant, que le mouvement islamiste ne soit « désarmé » comme le réclame l’entité sioniste et son protecteur américain, a été rejeté aussi bien par Israël qui l’a jugé « dépassé » que par les Etats-Unis qui l’ont trouvé « imparfait ».  

Ainsi, les conclusions du sommet de la Ligue Arabe ont été rejetées par le ministère israélien des Affaires étrangères au motif que les participants ont continué à « s’appuyer » à la fois sur « l’Autorité palestinienne » et sur l’UNRWA » (l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés) alors même que ces dernières ont maintes fois « démontré leur corruption, leur soutien au terrorisme et leur incapacité à résoudre la question palestinienne ».

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères ayant considéré qu’outre le fait que la déclaration finale du sommet du Caire « ne reflète pas la réalité de la situation après le 7 Octobre 2023  (elle) reste ancrée dans des perspectives dépassées », c’est donc que le chemin menant à une paix durable entre les Palestiniens et les Israéliens est encore long et parsemé d’embûches mais attendons pour voir …

Nabil EL BOUSAADI