Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
Si la première phase du génocide des Gazaouis, qui avait commencé le 8 Octobre 2023, s’était soldée par la mort de près de 50.000 personnes alors que les dépouilles de milliers d’entre elles sont encore sous les décombres, sa seconde partie, qui a débuté dans la nuit du 17 au 18 mars, après une brève et fragile trêve de deux mois, va, sans nul doute, être encore plus meurtrière que la précédente du moment que, pour l’accomplissement et la réussite de son macabre dessein, le boucher qui dirige le gouvernement de Tel Aviv, est, cette fois-ci, soutenu, à bouts de bras et de manière claire et sans équivoque, par ce nouveau locataire de la Maison Blanche qui a ouvertement déclaré qu’il est bien décidé à en finir, une fois pour toutes, avec la question palestinienne en chassant les gazaouis de leurs habitations et en faisant de l’enclave de Gaza, une sorte de Riviera ou de nouvelle Côte d’Azur du Moyen-Orient. Même un certain Adolf Hitler, de sinistre mémoire, n’aurait pas dit mieux…
Mais, si l’accord de cessez-le-feu, conclu le 19 Janvier dernier entre le Hamas et Israël, prévoyait trois phases et que la première a bel et bien été réalisée comme convenu puisqu’elle a permis aussi bien la libération de plusieurs otages israéliens et prisonniers palestiniens que le retour de l’aide humanitaire internationale à Gaza, la deuxième phase, quant à elle, n’a pas pu voir le jour car elle a été sabordée par cette offensive aérienne puis terrestre qui, après avoir été lancée la semaine dernière par l’armée israélienne, a fait plusieurs centaines de morts palestiniens et jeté sur les routes de l’exode des dizaines de milliers.
Ceci n’ayant rien d’exceptionnel du moment que l’Etat sioniste est dirigé par le Premier ministre le plus extrémiste qu’il ait connu depuis sa création, la particularité réside dans le fait que le pays vit une profonde crise interne car nombreux sont les israéliens qui reprochent, à leur chef de gouvernement, d’avoir sacrifié le sort des otages toujours entre les mains du Hamas en mettant délibérément fin au cessez-le-feu pour des raisons personnelles, essentiellement liées à ses déboires judiciaires.
Si l’on ajoute à cela le fait que même le président israélien Isaac Herzog est sorti de son habituelle réserve en déclarant qu’il est contre tout rappel des « réservistes » afin de les envoyer au combat, le moins que l’on puisse dire c’est que si, d’un côté, Netanyahou a gagné l’appui de Donald Trump, il a perdu, en revanche, le soutien d’une grande partie des siens qui refusent de cautionner « une guerre sans fin » dont les motivations sont «opaques».
Autant de raisons qui ont fait dire à Raji Sourani, le directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), une organisation indépendante palestinienne de défense des droits humains, basée à Gaza, que « le monde est témoin de ce génocide, en cours depuis 18 mois (et que) des gouvernements comme ceux de la France et du Royaume-Uni ne sont pas seulement complices. Ils sont partenaires de ce crime historique. Lorsqu’ils n’agissent pas ou ne réagissent pas, ils autorisent Israël à commettre un génocide. Lorsqu’ils continuent à protéger Israël sur le plan politique et à lui fournir des armes qui ciblent des femmes et des enfants, ils l’aident et l’encouragent activement. Ces gouvernements, soi-disant favorables aux droits humains, mettent en péril les valeurs et les principes fondamentaux, ainsi que l’état de droit pour le monde entier».
Sachant, enfin, qu’en lui emboitant le pas, Shawan Jabari, le directeur général de l’organisation palestinienne « Al-Haq » et ancien secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), a déclaré, de son côté, que cette rupture unilatérale du cessez-le-feu par l’entité sioniste est une « continuation (de ce) génocide (qui) porte atteinte à notre humanité commune» et que le fait de rester silencieux face à cela revient à « normaliser l’assassinat d’enfants, de personnes âgées et de femmes» et constitue «une honte qui marquera l’esprit de chacun dans le monde», attendons pour voir…