La grande liesse au Maroc!

A quelques jours du match retour de la ligue des champions d’Afrique, la frousse s’emparait des Marocains. Ils s’étaient rendu compte qu’ils étaient à seulement des brins pour s’envoler en liesse. Cette peur était si angoissante qu’elle mettait, en revanche, du tonus dans les cœurs de toutes les composantes du Wydad. Le pari à relever n’était pas exclusivement à caractère sportif, mais revêtait aussi et surtout une dimension patriotique.

En fait, après tant de déboires, on sentait que cette partie allait «exorciser» le signe indien qui obstruait, pendant de longues  années, ce déchaînement populaire dans le stade et, peu après, dans les rues des villes du royaume. Cette forte allégresse de tout un peuple, loin de faire oublier les affres de la vie quotidienne, fortifiait, en effet, le sentiment de dignité et revigorait l’esprit d’appartenance.

A coup sûr, ce que les citoyens, grands et petits, ont vécu samedi, dans la soirée, a visiblement secoué cette forte sensation ontologique que seule la compétition sportive est en mesure de forger. La joie extrême comblait les foyers, en quête de se sentir capable de se surmonter face aux obstacles. Nul ne peut se substituer à ce magnétisme affectif du triomphe qui submerge les cœurs et ravive les chœurs en fête!

De tout temps, au-delà des politiques publiques qui s’attellent à procurer le bonheur des individus, le sport a toujours constitué, à travers la victoire, un réel précurseur des tempéraments de fierté et de dépassement. Le modèle des pays de l’Europe de l’Est est constamment présent à l’esprit, depuis des décennies, du temps de la guerre froide où le front  sportif alimentait l’idéal du mode de vie, contre les formes de l’exploitation et de l’hégémonisme.

A la veille de ce succès du Wydad qui a déclenché cette magistrale gloriole collective au sein des compatriotes, la prochaine confrontation qualificative au mondial, en Côte d’Ivoire, donnera, sans nul doute, des ailes à la sélection marocaine. Comme quoi, l’amour de la patrie impacte le rendement physique et mental des joueurs sur le champ de jeu. Certes, pour renforcer cet attachement à son essence, sans aucune attitude chauvine envers autrui, il est impératif de réunir les conditions idoines pour pérenniser cette liesse populaire, en matière d’infrastructures sportives, de formation des cadres, de relèvement de la qualité de l’accueil et de l’encadrement des talents…afin que les exploits ne soient plus aléatoires liés aux coups de chance. Bravo Wydad et bon vent au team Maroc!

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