Kamal Moummad : «Le cinéma marocain est en plein essor»

Le festival du film transsaharien de Zagora a rendu de vibrants hommages aux enfants prodiges de la ville. L’acteur Kamal Moummad a été honoré lors de l’ouverture du festival jeudi dernier. Une reconnaissance et une gratitude pour l’œuvre accomplie par cette étoile montante du cinéma mondial. Nous avons rencontré l’acteur qui s’est exprimé sur cet hommage. Les propos.

Al Bayane : Le Festival International du Film Transsaharien de Zagora vous a rendu hommage lors de l’ouverture de sa 12e édition. Que représente cet hommage pour vous ?

Kamal Moummad : J’ai reçu cet hommage avec beaucoup d’humilité. Je suis très honoré parce que cela vient de mes racines, la région de mes parents. Une région qui m’a beaucoup apporté. C’est de là que viennent ma culture et mes valeurs. Mes valeurs non seulement de marocain, mais aussi d’Humain. Recevoir un honneur comme celui-là devant le public de Zagora, une ville formidable avec des gens qui sont extrêmement accueillants, est un sentiment inoubliable. En plus, mon père était présent. Il était venu sur scène pour prendre le trophée. C’est une chose que je n’oublierai jamais.

Comment êtes-vous venu au monde du cinéma ?

Je suis rentré dans le cinéma complètement par hasard. J’ai toujours aimé le cinéma. J’ai toujours développé une passion pour le cinéma quand j’étais enfant. Je regardais beaucoup de films, surtout les films classiques hollywoodiens des années 60, des films en noir et blanc… J’ai développé cette passion pour le cinéma, mais je ne le savais pas. J’ai toujours aimé le cinéma sans le savoir. Quand je suis allé aux Etats-Unis et après avoir fait ma carrière de basketball, je me suis lancé dans une carrière de mannequinat pour une agence à Saint Francisco. Du coup, l’agence a commencé à m’orienter vers la caméra, vers les pubs parce qu’elle a vu mon profil et que j’étais naturel devant la caméra. Depuis, je me suis lancé dans le domaine. Ma carrière a démarré par les pubs. Après, j’ai décroché un film dans une comédie sur le basketball où j’avais un très bon rôle. Le film a été coupé malheureusement au montage, mais c’était une très bonne expérience parce que cela m’a permis de travailler avec des acteurs professionnels du domaine. Au début, c’était très simple, mais une fois que les choses ont commencé à se compliquer, j’ai décidé d’aller à Los Angeles et de prendre cela au sérieux. J’ai décidé de faire ce que je ferais s’il s’était agi du sport. J’ai passé mon temps à travailler sur mes qualités de comédien et j’ai commencé à étudier différentes techniques cinématographiques.

Quel regard portez-vous sur le cinéma marocain ?

Je vois le cinéma marocain de l’extérieur, pas de l’intérieur parce que je n’ai pas encore eu la chance de travailler à l’intérieur de l’industrie cinématographique marocaine. C’est un cinéma que je compare beaucoup au cinéma mexicain. Les mexicains produisent entre 20 et 30 longs-métrages par an. C’est un peu comme au Maroc. On voit que le cinéma marocain est un cinéma en plein essor et en pleine transition.

J’aime tous les festivals qui s’organisent chaque année au Maroc. Je suis allé au festival international du film de Marrakech. Par contre, je me demande si le cinéma marocain bénéficie vraiment de cet événement. Je n’en suis pas si sûr. Il faut qu’on arrive à créer une passerelle entre le cinéma marocain qui se développe, où il y a de jeunes réalisateurs talentueux, et ce cinéma mondial, européen pour pouvoir élever la qualité du cinéma marocain. Je ne vois que de bonnes choses, beaucoup d’avenir, des choses prometteuses. En revanche, il faut qu’on arrive à établir quelque chose de concret. Le cinéma marocain est unique. Je pense que le Maroc est dans une très bonne position par rapport aux autres pays. C’est un pays plein de richesses dont il faut profiter pour réaliser de bonnes choses.

Mohamed Nait Youssef

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