Chambre des représentants
Mohamed Nait Youssef
«L’homme au cœur du développement. D’où la nécessité de soutenir la création, l’art et la culture avec toutes ses expressions et ses travailleurs qui ont été touchés profondément par la pandémie de la Covid-19», c’est avec ces mots que la députée du Groupe du Progrès et du Socialisme (GPPS), Khadija Arouhal, a ouvert le bal de son commentaire en rapport à la réponse du chef du gouvernement sur la question adressée par le GPPS au sujet de «la politique culturelle dans notre pays», lundi 31 janvier, à la chambre des Représentants.
Pour la députée, les politiques publiques sont incapables d’investir davantage dans notre arsenal culturel riche et exceptionnel au niveau économique afin de le transformer en une véritable source indépendante de richesse. «La réalité de la culture et des intellectuels démontre que notre pays est loin des classements honorables au niveau des infrastructures permettant aux industries culturelles et créatives de se développer», a-t-elle révélé dans un ton critique. Et d’ajouter : «d’autres indices concernant la consommation de la culture et de la lecture, la production des livres, la faiblisse des investissements dans les industries cinématographiques et le théâtre freinent l’évolution de ce secteur vital».
Le développement, poursuit-elle, ne pourrait pas se faire sans les éléments non-économiques du développement. En outre, la culture est un moyen contre l’intégrisme, le crime… parce que l’approche économique et sécuritaire ne suffisent pas pour faire face à ces fléaux menaçant la société. D’après, Khadija Arouhal, l’investissement dans les industries culturelles et créatives permet de créer des offres d’emploi et de la valeur ajoutée qui peut arriver dans certains pays jusqu’au 6% du PIB. Au niveau diplomatique, la culture est un élément majeur pour le rayonnement de notre pays au niveau mondial et un moyen pour consolider les relations entre les marocains du monde avec leur partie, le Maroc, a-t-elle rappelé.
«Pour ce faire, cela nécessite une vision claire et audacieuse, chose qu’on n’a pas vu dans votre gouvernement. », a-t-elle adressé au chef du gouvernement. Pour que la culture ait la place qui lui revienne, il faudrait un gouvernement capable de mettre en place les conditions nécessaires pour que les intellectuels et créateurs puissent jouer leurs rôles dans la production des idées, des valeurs. Un gouvernement qui ne voit pas la culture comme un fardeau social et économique, mais comme un levier de notre pays parmi les peuples, un gouvernement qui ne se limite pas à dégager de bonnes intentions envers l’espace culturel, mais qui multiple les efforts et qui a une intelligence politique nécessaire mettant entre ses yeux la particularité culturelle mélangeant à la fois entre les aspects relatifs à la culture, à l’économie et aux valeurs.
Sans oublier la volonté de soutenir les projets culturels et intervenir pour protéger les industries culturelles et créatives de la concurrence internationale, tout en insistant sur les rôles des institutions et organismes et des entreprises dans la contribution, le développement de la culture, a-t-elle fait savoir. Par ailleurs, la députée a appelé une véritable promotion de la culture amazighe loin des surenchères politiques et politiciennes.