Kubo, le Japonais qui ravit la Liga

Le Messi nippon

Onze ans après son arrivée à La Masia, le prestigieux centre de formation du FC Barcelone, il continue de régaler la Liga avec ses dribbles et ses accélérations : le « Messi japonais » Takefusa Kubo sera l’attraction du Japon contre l’Espagne, jeudi (20h00).
« Oh, regardez, il est fâché », a plaisanté Kubo, dans un espagnol parfait et sans accent, à propos du gardien allemand Manuel Neuer après le succès majuscule des Japonais contre l’Allemagne (2-1), mercredi.

Avec cette victoire surprise, la sélection nipponne a fait une entrée fracassante au Mondial-2022… Et « Take » Kubo a rappelé à l’Espagne qu’au Japon aussi, le football prend.
Arrivé très jeune, à dix ans, en Catalogne, Kubo est l’un de ceux qui ont contribué à développer l’intérêt du pays pour le football, et à renforcer les liens entre les deux pays.
Mais quatre ans après son arrivée à La Masia, « Take », comme l’appellent ses coéquipiers, a dû la quitter pour raisons bureaucratiques, contraint par l’UEFA, qui y a vu une violation du règlement sur les transferts de mineurs.
Peu importe : ces quatre années auront suffi à faire sensation en Europe, et à lui forger son surnom de « Messi japonais ».

« Je n’aime pas être comparé à Messi… mais j’aimerais bien jouer comme lui, un jour », confie alors le jeune milieu, à peine plus grand (1,73 m) que « La Puce ».
A son retour au Japon, à 15 ans, il devient le plus jeune buteur de l’histoire de la J-League (D1 japonaise) avec le FC Tokyo, avant un prêt à Yokohama en 2018.
L’année suivante, en 2019, l’Espagne toque à nouveau à sa porte : le Real Madrid le convainc de revenir en Espagne, coupant l’herbe sous les pieds du FC Barcelone et du Paris Saint-Germain, qui croyaient que son contrat se terminait un an plus tard.

S’ensuivent une série de prêts, à Majorque, Villarreal, et Getafe, puis un transfert à la Real Sociedad, cet été. Le club basque, actuel 3e de Liga, a versé 6 M d’EUR pour acquérir 50% des droits du joueur jusqu’en 2027, mais la « Maison blanche » conserve une option de rachat à 10 M d’EUR, et récupérera 50% de la plus-value générée par une future vente potentielle.
Et au Pays Basque, Kubo renaît. Ses statistiques ne sont pas reluisantes (deux buts et quatre passes décisives en 17 matches toutes compétitions confondues depuis le début de la saison), mais l’important est ailleurs : après une adolescence passée à résister au poids des attentes, le joueur de 21 ans s’illustre enfin au plus haut niveau.
« Si la Real Sociedad ne m’avait pas tendu la main, j’aurais perdu mon billet pour le Mondial », a confié Kubo dans un entretien pour Marca, le journal le plus vendu d’Espagne, avant le début du Mondial.

« Les cinq-six mois que j’ai passés ici ont changé ma situation au sein de la sélection. Je crois qu’avant mon transfert, je n’aurais jamais fait partie de la liste des 26 », a-t-il appuyé dans un entretien à la télévision du club diffusé le 17 novembre.
Au Mondial, Kubo a joué 45 minutes contre l’Allemagne, avant de se faire remplacer à la pause par le latéral d’Arsenal Takehiro Tomiyasu. Et lors de la défaite 1-0 contre le Costa Rica, dimanche, il n’est même pas entré en jeu.
Le sélectionneur Hajime Moriyasu daignera-t-il le faire débuter contre le pays qui l’a couvé depuis son enfance ? Kubo se sent prêt. « On va y aller avec respect, mais sans trouille », assure-t-il.

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