La Banque Mondiale revient sur une décennie d’accompagnement au Maroc

La Banque Mondiale (BM) vient de publier son rapport de réalisations pour la période s’étalant de 2011 à 2021, l’occasion de revenir sur l’accompagnement à relever certaines problématiques sociales et économiques.

Le Country Program Evaluation (CPE) met en avant la contribution de la BM dans la résolution de 4 points, notamment le manque de cohérence des politiques avec les aspirations de développement du pays ; la réduction des inégalités qui favorisent certaines entreprises publiques et privées, pouvant décourager les nouveaux entrants sur le marché ; la faible mise en œuvre des politiques causée par la capacité du secteur public à mener des réformes, ainsi que la faible implication des citoyens, de la force de travail et des collectivités territoriales au développement du pays.

La BM accompagne le Maroc face aux challenges structurels

Le rapport, qui se base sur une évaluation effectuée par une commission nationale chargée par le roi Mohammed VI de déterminer les causes profondes des difficultés de développement du Maroc au cours des années 2010. Celle-ci a réalisé des études approfondies et des consultations élargies auprès de citoyens, d’experts, de partenaires du développement et de parties prenantes du secteur privé en vue d’établir un diagnostic rigoureux, relevant les 4 problématiques citées auparavant.

Concernant le premier point, la BM indique qu’elle a accompagné le royaume à travers un échange de données et l’élaboration de solutions adaptées aux enjeux intersectoriels et la mise en place d’outils d’analyse facilement exploitables par le pays, ainsi qu’une offre de courtage de connaissances qui facilite l’apprentissage Sud-Sud.

Pour ce qui est du second point, la BM s’est engagé à fournir des solutions adaptées aux PME, dans le sens où celles-ci se retrouvent souvent confrontées à l’influence de structures plus imposantes, qui ne sont pas assujetties aux mêmes règles qu’elles. L’objectif étant de créer un cadre encourageant une concurrence plus équitable, mais aussi la mise en place de mécanismes alternatifs de résolution des différends et le renforcement de la transparence et de la responsabilité dans les marchés publics.

Au niveau de la mise en œuvre des politiques publiques, la Banque mondiale a, par exemple, adopté de nouvelles approches pour aider le Maroc à moderniser la mise en œuvre de son système de protection sociale. De plus, l’institution a apporté de nouveaux instruments de financement pour soutenir les autorités centrales et infranationales au sein du royaume.

La BM cite en ce sens le prêt-programme pour les résultats (PforR) a remplacé l’appui budgétaire (DPF) comme instrument financier privilégié de la Banque mondiale afin d’accompagner la transition opérée par le gouvernement entre réformes des politiques publiques de première génération et réformes de deuxième génération, et financement fondé sur les résultats.

L’engagement de la Banque mondiale s’est par ailleurs manifesté via une assistance technique aux Bureaux régionaux de développement agricole en vue d’améliorer leur capacité à se coordonner avec les ministères du gouvernement central. Elle a contribué à la mise en place de mécanismes facilitant la coordination avec l’architecture de développement de la petite enfance du Maroc.

En ce qui concerne l’implication des citoyens dans le développement du pays, l’institution indique que certains obstacles ont été observés durant ladite période, citant les réformes au niveau de la Justice.

La Banque Mondiale cite son rôle dans le déploiement du projet « Mahkamati », où sa contribution s’est élevée à 16 millions de dollars. La priorité du ministère de la Justice s’est orientée vers le lancement d’un large dialogue national sur la réforme de la justice, qui a abouti en 2014 à l’adoption de la Charte nationale de la réforme du système judiciaire.

« Au lieu d’aligner le contenu du projet d’investissement sur les nouvelles orientations du gouvernement, la Banque mondiale a bouclé la préparation du projet sous sa forme initiale. Sa mise en œuvre s’est heurtée d’emblée à des difficultés, car les responsables nouvellement installés ne se sont pas approprié le projet, et l’équipe de la Banque mondiale ne s’est pas montrée suffisamment réactive. Le ministère de la Justice a mis les activités du projet en suspens, car l’Union européenne a soutenu la mise en œuvre de la Charte nationale, et la Banque mondiale s’est dès lors trouvée dans l’incapacité d’engager le gouvernement dans des réformes supplémentaires de la justice », explique l’institution.

La BM qu’il demeure des obstacles à surpasser en ce qui concerne l’emploi et l’intégration des femmes de façon efficace dans la machine économique, sans parler des déséquilibres au niveau des financements des collectivités territoriales.

La Banque Mondiale aspire à relever ces défis à travers l’adoption d’approches plus innovantes, en encourageant les parties prenantes à être plus impliquées dans le développement général du pays.

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