La Capacité bénéficiaire des sociétés cotées estimée à 16,9 MMDH en 2024

BKGR

Kaoutar Khennach

La capacité bénéficiaire totale des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca devrait atteindre 16,9 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, marquant un léger recul de 2,6 % par rapport au premier semestre de l’année précédente d’après le scope de valeurs couvertes par BMCE Capital Global Research (BKGR).

Cette diminution s’explique principalement par une hausse du coût du risque, bien que plusieurs secteurs aient contribué positivement à la performance globale. Les banques, en particulier, ont joué un rôle déterminant avec une contribution de 63 % à cette capacité bénéficiaire, grâce à une performance commerciale et opérationnelle solide qui a permis de compenser l’augmentation du coût du risque de crédit. D’autres secteurs tels que la distribution pétrolière, le transport, le BTP et l’agroalimentaire ont également soutenu la croissance, bénéficiant de la baisse des coûts des intrants dans un environnement marqué par une détente des prix et une amélioration de l’efficience opérationnelle.

En revanche, le secteur des télécommunications, et plus spécifiquement IAM, a pesé sur les résultats, en raison d’un provisionnement important destiné à couvrir les dommages et intérêts liés au conflit avec Inwi, représentant la principale contribution négative à la capacité bénéficiaire.

Les revenus agrégés des sociétés cotées ont progressé de 4,3 %, atteignant ainsi 151,3 MMDH. Cette hausse a été largement portée par le dynamisme des sociétés financières, dont le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 12,8 %, pour atteindre 46,5 MMDH. En revanche, les sociétés industrielles ont enregistré une quasi-stagnation de leurs revenus, avec une légère hausse de 0,6 %, pour un chiffre d’affaires global de 94,5 MMDH. Toutefois, sur les 51 sociétés industrielles ayant publié leurs résultats, 30 ont affiché une augmentation de leurs revenus, soutenues par un effet volume et/ou des changements dans leur périmètre d’activité. La performance trimestrielle révèle une amélioration au deuxième trimestre, avec une progression des revenus industriels de 4,2 %, après une contraction de 3 % au premier trimestre.

En termes de résultat opérationnel, celui des sociétés cotées a affiché une stabilité quasi parfaite (-0,2 %), atteignant 39,2 MMDH. Cette légère stagnation résulte principalement de la dégradation marquée du résultat d’exploitation des sociétés industrielles, dont le bénéfice a chuté de 28,3 % à 10,8 MMDH. Cette baisse est principalement imputable au provisionnement exceptionnel de 6 MMDH par IAM dans le cadre de son litige avec WANA CORPORATE. Néanmoins, cette dégradation a été en partie compensée par la forte hausse du résultat brut d’exploitation des sociétés financières, qui a progressé de 18,5 %, pour atteindre 27,2 MMDH.

Si l’on exclut l’impact de cette provision exceptionnelle, la performance opérationnelle des sociétés industrielles s’améliore nettement. Le résultat d’exploitation ajusté des sociétés industrielles a progressé de 11,6 %, atteignant 16,8 MMDH, tandis que la marge opérationnelle ajustée a augmenté de 1,7 point pour s’établir à 17,8 %. En somme, malgré une performance contrastée entre les différents secteurs, la Bourse de Casablanca affiche une certaine résilience, avec des résultats globalement positifs dans les secteurs financiers et une amélioration notable de la performance opérationnelle des sociétés industrielles hors effets exceptionnels.

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