Rotations sectorielles
Kaoutar Khennach
La crise sanitaire a engendré des changements profonds sur le plan économique poussant ainsi les investisseurs à délaisser des secteurs cycliques pour se repositionner sur d’autres dits plus défensifs. C’est ce qui ressort d’un document publié récemment par la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF).
En effet, la DEPF a publié un Policy Brief sur la Rotation sectorielle et le cycle économique au Maroc. Une analyse qui vise à décortiquer la performance des différents secteurs cotés à la Bourse de Casablanca.
«Au terme de l’année 2020, seulement sept secteurs sur les 24 présents dans la bourse ont évolué dans le territoire positif, générant en somme une contre-performance du Masi de -7,3% après une progression de 7,1% une année auparavant », souligne la DEPF. Et de préciser que «les profils de ces secteurs sont répartis entre défensifs et cycliques et le basculement entre ces deux segments s’opère généralement dans la quête perpétuelle des secteurs d’activité les plus porteurs».
En termes de proportions, le profil défensif se taille la plus grosse part avec plus de 38% du MASI, suivi du profil cyclique avec 35,5% et en dernière position, le profil neutre qui représente environ 26%.En termes de concentration, le profil défensif est composé de 12 secteurs contre 10 secteurs pour le profil neutre. Le profil cyclique ne compte que 2 secteurs seulement.
Au cours de la crise sanitaire qui a agité les marchés boursiers et l’activité économique dans son ensemble, le rendement des différents secteurs cotés à la bourse de Casablanca a été instable et sa vigueur était sujette à des fluctuations importantes.
Ainsi, en termes de performance, l’agroalimentaire figure parmi les secteurs qui ont le mieux performé en bourse durant les 13 dernières années, affirme la même source, notant que ce secteur représente une part de 8,3% du MASI, ce secteur a affiché 11 fois sur 13 des performances supérieures à celle du MASI, avec une croissance annuelle moyenne de 10,5%. Par contre, le secteur «bâtiment et matériaux de construction», qui représente 35,1% du MASI, a affiché 9 fois sur 13 des performances inférieures à celle du MASI, avec une croissance annuelle de 1,8%. Les secteurs «pétrole et gaz» et «services aux collectivités» figurent également dans la tranche inférieure en affichant, chacun, 7 fois sur 13 des performances inférieures à celle du MASI.