La fièvre des festivals

Saoudi El Amalki

Bientôt, en cette période estivale qui s’annonce déjà en trombe, la fièvre des festivals s’apprête à bruiter un peu partout dans le royaume. Celui de Rabat, Mawazine, donne de la voix sur les scènes, juste après les musiques sacrées de Fès. Dans quasiment une semaine Timitar s’empare des multiples espaces de la capitale du Souss, notamment la place Al Amal au cœur de la cité. Et puis, tour à tour, la contagion festivalière se déchaîne tambours battants, en villes comme dans les localités les plus reculées du territoire national. Chaque année, la ferveur festive fait rage, en drainant des foules délirantes aux sons des stars de la musique, tous goûts confondus.Cette furie populaire qui gagne les cœurs, mais aussi les esprits de toutes les constituantes de telle ou telle contrée, donnera bien l’impression de compétition latente de prestige.Ce sont en effet, des festivals derrière lesquels, il y aurait toujours une intention qui se trame à petits feux au bout du compte. Bien évidemment, on aurait tord si on médisait l’effort titanesque déployés par les initiateurs tant en amont qu’en aval, afin de mettre sur pied une festivité de telle ampleur en termes de finance et de logistique. Certains observateurs auraient dit qu’il serait insensé de s’adonner à des gâchis, alors qu’on manque de moyens en vue de subvenir aux attentes les plus insistantes des populations. Certes, à voir tout cet argent faramineux jeté par la fenêtre pour une poignée de soirées musicales, on est plutôt indigné par ces actes irréfléchis. Cependant, on dirait en revanche que ces vagues humaines qui se précipitent aux lieux des spectacles, donnés en gratuité au grand public, jouissent du droit à la joie. De même, on ne peut non plus priver les chanteurs et les musiciens de l’aubaine estivale à produire et se procurer leur gagne-pain.

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