Un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques estime la pénurie d’entrepreneurs dans l’OCDE à 35 millions, situation qui prive les économies d’idées, d’innovation et d’emplois.
Le nouveau rapport de l’OCDE et de l’Union européenne intitulé « Pallier la pénurie d’entrepreneurs 2021 » montre qu’il pourrait y avoir neuf millions de personnes supplémentaires qui créent et gèrent de nouvelles entreprises dans l’Union européenne (UE) – et 35 millions dans les pays de l’OCDE – si tout le monde était aussi actif dans la création d’entreprise que les hommes de 30 à 49 ans, selon un communiqué de l’organisation internationale basée à Paris.
Cela pourrait se traduire par une augmentation de 50 % des personnes engagées dans la phase initiale de l’entrepreneuriat dans l’UE et de 40 % dans les pays de l’OCDE, précise-t-on, ajoutant que pour contribuer à combler cet écart, il faut remédier aux obstacles supplémentaires auxquels sont confrontés les groupes sociaux sous-représentés.
Environ trois quarts de ces entrepreneurs « manquants » sont des femmes, la moitié sont âgées de plus de 50 ans et un huitième de moins de 30 ans, note l’OCDE.
Selon le communiqué, les jeunes créent moins d’entreprises dans l’UE que les personnes âgées de 50 ans et plus. Près d’un quart des 18 millions de personnes impliquées dans la création ou la gestion d’une nouvelle entreprise dans l’UE en 2020 avaient plus de 50 ans – une part plus importante que celles qui avaient entre 18 et 30 ans.
Les femmes sont moins présentes que les hommes dans la création d’entreprise. Sur la période 2016-20, moins de 5 % des femmes de l’UE ont participé à la création d’une entreprise ou à la gestion d’une entreprise de moins de 42 mois, contre 8 % des hommes.
Un écart similaire apparaît dans les pays de l’OCDE où 9 % des femmes ont créé et géré de nouvelles entreprises contre 13 % des hommes. Ces disparités hommes-femmes sont dues à plusieurs facteurs, notamment les obstacles sur les marchés financiers, l’insuffisance des compétences et les conditions institutionnelles qui affectent les motivations.
Si de nombreux progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie, les politiques et programmes actuels ne sont pas toujours adaptés aux obstacles auxquels se heurtent les divers groupes d’entrepreneurs, précise le communiqué.
Le rapport fixe trois priorités pour les gouvernements par la voie d’actions visant à combler les lacunes en matière de financement et en matière de compétences et à utiliser des approches sur mesure pour tenir compte des préjugés systémiques dans les systèmes de soutien à l’entrepreneuriat, des obstacles plus importants rencontrés dans la création d’entreprise par des groupes tels que les femmes, les immigrés, les jeunes, les seniors et les chômeurs, ainsi que des conditions locales variées.