L’aérien !

Dans le domaine du tourisme, il est judicieux qu’au moins quatre entités essentielles de l’État soient condamnées à composer, dans la synergie et la mutualité, pour garantir le relèvement du secteur. Tout d’abord, on citera l’ONMT, cette instance de promotion autonome, mais attenante étroitement au ministère tutelle, puis l’ONDA, structure de connectivité aéroportuaire.

Enfin, la RAM, ce maillon nodal de la chaîne dont l’attribut s’avère incontournable. Bien d’autres unités adjacentes interviennent aussi dans cette opération plurielle. C’est dire combien le tourisme est fédérateur de nombre de volets vitaux dont l’aérien constitue un levier décisif du secteur. Or, avec un parc fort limité et surtout une priorité de vision loin d’être celle du tourisme, la compagnie aérienne semble incapable de s’ériger en réel accompagnateur de l’industrie touristique, dans sa globalité.

On ajoutera à cette déficience de taille, la conduite saugrenue du binôme mis à la tête du secteur qui parait à la fois hétéroclite et vachement déplumé, comme si le monde du tourisme manquait de professionnels avérés et avertis, pouvant mener la barque à bon port. Dans ce sens, on regrette également le climat marquée d’animosité feutrée entre les deux pivots du secteur, concernant l’acquisition de nouveaux appareils par l’office, mais jugée trop excessive par le ministère.

On se focalisera sur les dessertes aériennes qui, à coup sûr, serait le talon d’Achille de l’expansion du secteur. On ne pourrait nullement s’en passer, à plus d’un titre. C’est une réalité qui se manifeste incontestablement dans la dynamique des voyages, à l’échelle planétaire. «Mettez-nous des avions, à proximité, nous viendrons déguster les saveurs de votre splendide pays», dirait un touriste munichois qui pour se rendre au Maroc, il lui faudrait prendre le train jusqu’à Düsseldorf, seule disponibilité de la compagnie nationale vers Agadir, via Casablanca.

Un long trajet de plus de 20 heures pour le visiteur germanique qui préfère se rendre à Gerba pour un voyage de moins de 4 heures seulement, au lieu de perdre presque 48 heures de son séjour déjà restreint. La RAM, à court d’engins qui peuvent assurer toutes les destinations possibles, n’est pas en mesure de déployer des efforts supplémentaires dans ce sens, puisqu’elle est plutôt préoccupée par d’autres préférences.

Pour démarcher les charters, les décideurs devraient, en fait, se lever tôt afin de s’attribuer les sièges pouvant remplir les chambres. On s’accordera à dire que cette formule ne saurait donner des fruits que si le produit s’engage dans des offres hyper compétitives, en termes d’accueil et de séjours, car des destinations concurrentes, notamment Charm Cheikh, Antalya ou encore Hamam et bradent les prix et présentent des avantages, en matière de garanties de remplissage des sièges d’avion, au cas où les vols ne seraient pas au plein top.

L’enjeu est tellement ardu que le Maroc est encore bien loin de rivaliser avec des ténors des charters. A cet effet, nombre de marchés porteurs, tel l’Allemagne, la grande Bretagne, la Scandinavie, les pays émergents de l‘est, comme la Russie, la Pologne, la Tchéquie…ne sont pas trop attirés par les offres marocaines, au niveau de l’aérien et des services. Il va sans dire que, chez nous, le tourisme titube, au moment où le processus s’active, sous ses différentes formes, pour parvenir à des mutations substantielles, en dépit de la profonde récession qui sévit encore dans les pays émetteurs.

Il est donc bien clair qu’un long et pérenne travail devrait s’accomplir au niveau de l’élargissement de l’éventail des liaisons aériennes, accompagnées d’un programme aussi varié qu’attractif, axé sur les diversités des offres et des services, la mise en place d’une politique d’animation bien conçu et approprié et davantage de sécurité…

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