La célébration du nouvel an Amazigh a sans doute, mis de la sève à l’hémicycle pour cette session automnale. Depuis, l’officialisation de la langue Amazighe, en 2011, on s’impatientait de voir, enfin, s’achever le long processus de ce chantier national, par l’adoption finale de son projet de loi organique.
A ce propos, on déplorera l’échec du précédent mandat de l’Exécutif, ainsi que celui ayant trait au Conseil national des langues et de la culture marocaine. Il est bien évident que l’accomplissement de cette épreuve avait rencontré des oppositions farouches des courants hostiles, quoique la volonté de s’y prendre semble manifeste à maints niveaux décisionnels. On ne saurait donc tolérer un atermoiement chronique qui tend à semer le doute sur la véracité de cette volonté affichée!
En fait, un ensemble tripartite des trois départements en charge du dossier en question, sous la coupole du parlement, à savoir l’éducation nationale, la culture et la communication, est constitué récemment pour mettre en examen les suggestions relatives au texte juridique. Le caractère similaire des deux projets en phase de décortication, permet aussi de s’y atteler d’une manière simultanée. La mise en œuvre de ces deux lois mises à l’étude, conformément à l’article 5 de la Constitution marocaine, paraît avoir subi des coups de pouce, avant le débat de la plénière, durant l’actuelle session de la députation. L’impulsion que connaît la question de la langue et la culture Amazigh, depuis la nouvelle doléance inhérente à la proclamation du 13 janvier en fête nationale, donnerait, à coup sûr, des ailes à cette ébauche nationale.
Aurait-on le droit de se cantonner sur la position de reproche par rapport à ce retard déconcertant, face au contexte incitateur actuel ? Il va de l’intérêt de toutes les parties concernées d’aller de l’avant afin de relancer l’approbation de ces deux projets indissociables, dans le réalisme. Aujourd’hui, la question est étayée pour de bon, puisque les dates de collectes des amendements, sont fixées et n’attendent plus que la ratification, au niveau de la commission ad hoc, avant de se pointer à la pionnière. Prévus pour la période d’avant 2016, les deux projets de loi se sont renvoyés au mandat suivant, pour l’une des déchéances de l’ancien gouvernement. Ce dernier avait d’autres priorités certes, mais, faut-il bien l’avouer, le panarabisme d’une part et le chauvinisme d’autre part, ont vraisemblablement ajourné d’une façon paradoxale, cette question sensible et vitale.
Ceci étant, il convient de souligner que le blocage de plus six mois, relatif à la formation de l’Exécutif, au lendemain des précédentes législatives, n’ont pas arrangé les choses, en faveur de cette question. Il importerait alors de rattraper ce temps perdu, en votant ces deux projets de loi, avant celui de la loi cadre sur le secteur de l’enseignement dont l’activation refait surface. On espère bien que toutes les actions aussi importantes les unes que les autres seront entamées dans les plus brefs délais et surtout dans l’esprit de civisme et de volontarisme, loin de tout réflexe sectaire et grincheux.