L’appétit pour le crédit à la consommation ne se dément pas

Malgré l’atonie de la demande des crédits bancaires, les Marocains s’endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques pour avoir surtout des prêts à la consommation. C’est ce qui ressort des statistiques monétaires du mois de février 2016 publiées par Bank Al Maghrib. Focus.

Après le redressement général qui a marqué le crédit bancaire durant la fin de l’année 2015, le voilà qui replonge légèrement dans la baisse en ce début 2016. En effet, sur les deux premiers mois de l’année en cours, le crédit bancaire a atteint un encours de 764,11 milliards de DH par rapport à fin décembre 2015. Toutefois, la progression sur une année glissante est de 1,4%. On l’aura donc compris, les Marocains s’endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques mais à des rythmes différents. Néanmoins, les tendances restent quasiment les mêmes avec une hausse des crédits à la consommation et une résilience des crédits immobiliers.

En chiffres, les crédits à la consommation ressortent avec une progression de 5,2% par rapport à fin février 2015 pour s’afficher à un encours de 46,81 milliards de DH. S’agissant des prêts immobiliers, ils ont enregistré une timide hausse de 0,9% entre février 2016 et la même période en 2015 pour s’établir à un encours de 240,81 milliards de DH. Toutefois, ils ont été largement impactés par un ralentissement considérable des crédits aux promoteurs immobiliers dont l’encours a marqué un recul conséquent de 10,9% d’une année à l’autre à 57,4 milliards de DH. Ce recul se traduit clairement par la morosité que connaît le secteur immobilier qui s’est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l’investissement.

En contrepartie, les crédits d’habitat maintiennent le cap avec un encours de 181,169 milliards de DH, en hausse de 9,74 milliards de DH, comparé à l’encours enregistré à fin février 2015, ce qui équivaut à un bond conséquent de 5,7% d’une année à l’autre.

Par ailleurs, les crédits à l’équipement se sont bonifiés de 1,5% sur la même période de référence à 146,48 milliards de DH. En revanche, les crédits à la trésorerie se sont dépréciés de 4% à 166,74 milliards de DH.Sur un autre plan, les créances en souffrance poursuivent leur ascension enregistrant un encours de 57,84 milliards de DH à fin février 2016. Il s’agit d’une hausse en accélération de 10% au lieu de 6,9% en décembre 2015.

Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que le crédit bancaire au secteur non financier s’est accru de 0,9% contre 0,5% en janvier, consécutivement à l’atténuation de la baisse des prêts au secteur public (hors administration centrale) à 1,7% contre 3% et à une hausse de 1,1% après 0,8% des concours au secteur privé.

En effet, les prêts aux sociétés non financières privées sont revenus à leur niveau de janvier 2015 après avoir accusé un repli de 1,4%, alors que le rythme de progression des concours aux ménages s’est inscrit en décélération à 2,4% après 3,5%.

Kaoutar Khennach

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