L’arganier est trop sacré pour le desservir !

A priori, on ne peut qu’exalter fastueusement la célébration de la journée internationale de  l’arganier au cœur de la capitale du Souss, fief de cet arbre emblématique par excellence. La messe de cet événement, initiée sous l’égide d’une association du Sud, et dont les travaux furent confiés à une free-lance, se tient à la station Taghazoute.

Étendue sur une durée de six jours d’affilée, cette manifestation fut marquée par l’inauguration du centre Targant et du musée de l’arganier pour être rehaussée par une panoplie d’activités baptisée «Art’gan Days». Il sera loisible de rappeler, au passage que l’instance onusienne ad hoc avait déjà, en 98, reconnu ce plant endémique, en tant que réserve de biosphère et proclamé le 20 mai de chaque an, en journée mondiale de l’arganier.

A première vue, on s’accordera à flagorner cet épisode dans la mesure où il s’ajoute à l’effort consenti en direction de la valorisation de cet envol à multiples dimensions. Toutefois, sans aucunement verser dans les trouble-fêtes, on en sera contraint d’émettre certains constats à cet égard. Tout d’abord, on ne saurait guère se retenir de s’interroger sur le fait de vouloir apparenter le produit à caractère plutôt social et cosmétique à un cadre d’ordre touristique. Il serait encore plus judicieux d’inclure toute une panoplie d’institutions dans l’élaboration et l’exécution de ce credo spécifique, dans un lieu plus approprié pour la circonstance.

Dans le même ordre d’idées, il serait inconcevable de tourner le dos à la presse toutes tendances confondues sur place, de se contenter de faire appel à ce phénomène d’«influenceurs» qui prolifère pour des raisons souvent suspectes et d’en faire un créneau de facette bassement contre-nature.

A ce propos, on craindrait fort bien que cet événement dont le réel «artisan» en filigrane tente de redorer le blason sur son fief, n’est en fin de compte, que la continuité de facéties, mises en branle pour mettre en sourdine les déconfitures en série. Il y aurait vraisemblablement anguille sous roche, dans cette exhibition qui brille par l’exclusion et le faux-fuyant, d’autant qu’elle sent le roussi, de bout en bout.

L’arganeraie endure sans doute des préjudices causés par les agressions aussi bien de la nature que de l’homme et nécessite qu’on s’y penche sérieusement, à travers des actions concrètes, au lieu de s’y adonner par des calculs mercantiles et politiciens. Dans le sud du pays où fleurit l’arganier, on ne pourra nullement se substituer aux organismes tant d’ici que d’outre-mer qui ont milité au service de cet arbre pluri-propriétés.

Ce serait un réel blasphème que de s’immiscer sournoisement dans une adulation sacrée! Cette offense s’est clairement illustrée quand on faisait sortir des coopératives de l’environnement traditionnel du bled pour les débarquer à un lieu luxueux, dans un déphasage désolant, ce sera la plus grosse injure qu’on puisse asséner à cet auguste arbre.

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