La fédération russe s’en prend énergiquement à la Turquie, depuis que son chasseur fut abattu dans l’espace de l’ancien empire ottoman. C’est un conflit dans lequel on ne peut s’impliquer, mais se répercute sur notre pays. En effet, à croire les dernières déclarations de nombre de décideurs russes, l’importation agricole se rabattrait sur le marché marocain, notamment la tomate. Une décision qui réchauffe le cœur des producteurs et exportateurs nationaux de la filière et qui relèverait, à coup sûr, l’économie nationale en la matière.
En parallèle, selon des échos qui ne parviennent du pays de l’ours, les responsables dans les hautes sphères de la hiérarchie russe auraient incité fermement les touristes de s’acheminer en quantité vers les destinations touristiques marocaines. Les voyageurs russes, par le biais de leurs puissants Tours Opérators, sillonnent tous les coins du monde, en plaçant plus de trois millions de touristes par an, en Turquie et presque autant en Egypte. Ce marché émetteurs est de plus en plus porteur, d’autant plus que les russes, bons vivants soient-ils, sont très connus pour leur tempérament «dépensier».
D’aucuns diraient alors que l’agriculture et le tourisme marocain connaitraient, sans nul doute, une réelle embellie, avec l’entrée en lice de la Russie, dans nos murs. «Le malheur des uns fait le bonheur des autres !», dirait également l’autre. Mais, faut-il trop se fier à ce revirement dicté par crampe passagère entre les deux grands pays dont le retour à la normale n’est pas tout à fait compromettant, au vu de leurs intérêts mutuels dans la région. Vraisemblablement, le coup de tête de l’un et l’autre des chefs d’états finirait par retrouver la raison, égarée en ces temps de révulsion respective.
Nonobstant, cela prendrait un peu de temps pour que les esprits réciproques se calment, d’autant plus que d’autres paramètres hétérogènes viendraient altérer encore plus longtemps leurs rapports. Entre temps, le Maroc qui entretient des relations privilégiées avec la Russie n’est pas de nature à snober ni surestimer l’offre russe. Bien au contraire, il serait à même rempiler avec d’autres apports, du moment que la stabilité et son ouverture demeurent des atouts majeurs à toute sollicitude.
Cependant, au niveau du tourisme, il est loisible de relever les capacités d’accueils de qualité, car les russes sont aussi consommateurs qu’exigeants. D’autre part, s’agissant des produits agricoles, leur exigence est également de mise. Les normes de traçabilité, à toutes les phases de l’exportation, sont de vigueur. En quelques mots, la Russie est là, la qualité devra suivre…
Saoudi El Amalki