Le mythe possible du MITT?

En dépit de la pandémie du Coronavirus qui sème le désarroi, un peu partout dans le monde, il semble que le Salon des voyages de Moscou (MITT) défie la nature et s’érige en messe de rencontre des dizaines de milliers de visiteurs de la planète.

Cet événement universel est fort attendu par les mordus du tourisme, de par les offres qu’il met en avant et les opportunités à saisir.Erigée parmi les cinq foires les plus huppées du globe, la messe moscovite sera, cette année encore le point de mire des nations, d’autant plus que les Russes, avec environs vingt millions de visiteurs par an, pulvérisent copieusement les suffrages des voyages.

En effet, le marché de l’Europe de l’Est, de plus en plus attractif, de par son potentiel ragaillardi dans des contrées émettrices comme la Russie, la Pologne ou encore la Tchéquie, se positionne parmi les plus porteurs de la planète. La diversité du produit Maroc, bien confortée par la stabilité politique et l’authenticité prestataire, tend à attendrir ces nouveaux marchés et prennent d’assaut le pavillon marocain, habituellement bien agrémenté  pour cette circonstance.

La singularité qui n’arrête pas de s’affirmer, d’année en année, dans ce prestigieux salon,est amoureusement pavoisée et parée par des professionnels aguerris, ayant toujours cru à ce jaillissement russe, en matière de tourisme, surtout que le voyageur russe est bon vivant, dépensier, à hauteur d’une dizaine de fois de plus que son homologue germanique, à titre d’exemple (dépense moyenne d’un client russe est de 156 euros pour une moyenne européenne de 122 euros).

Conscients de leurs atouts, en termes de donnes naturelles, climatiques et infrastructurelles, les opérateurs de la région Souss Massa, cimentés par leur structure fédératrice agissante qu’est le Conseil Régional de Tourisme d’Agadir, mettront le paquet, en valorisant tout ce potentiel d’envergure.

Grâce à cette présence permanente dans ce salon prometteur et à cet acharnement continuel, le marché russe s’est nettement amélioré. Cependant, ces progressions remarquables sont loin de répondre aux aspirations nationales, si l’on sait que les capacités de promotion et de communication ne sont pas tout à fait mises à contribution pour vendre des stations de qualité, intensément consolidées par un havre de paix  inégalable.

Lorsqu’on sait que des destinations comme l’Egypte reçoit plus de 2 200 000 de touristes russes par an, que la Turquie en abrite plus de 2 370 000, on se trouverait bien embarrassé devant ces chiffres ahurissants, comparativement aux nôtres qui ne dépassent généralement pas quelques 30 000 clients russes. De quoi s’arracher les cheveux devant une telle disparité.

Il est bien vrai que nombre de paramètres expliquent cette différence cinglante, notamment la proximité géographique, cas d’Istanbul ou Antalya,  ou encore la proximité historique, cas de Charm Cheikh.

Toutefois, nombre de démarches accéléreront, sans doute, la multiplication de nos performances auprès du marché russe, en particulier la mise en marche des dessertes directes, l’ouverture de  délégations ONMT, avec à leur tête des russophones chevronnés, la mise en relation de Tours Opérateurs russes de gros calibres et le renforcement des workshops, des éductours, des salons… A moyen terme, le Maroc pourrait toujours prétendre à 4 millions de clients russes pour une population de ce «continent» de 142 millions d’habitants.

Cela parait être utopique, mais le génie marocain a toujours été au rendez-vous, surtout que l’actuel entrain de la régionalisation avancée, fortifiée par des réformes constitutionnelles de taille, seraient, à coup sûr, des leitmotivs de haute stimulation. Du pain sur la planche pour un secteur considéré, au fait, comme un levier majeur du développement national.

Nos vaillants professionnels, bien épaulés par nos institutionnels aussi bien du département central que nos émissaires sur place, auront encore, lors de cette nouvelle  édition du MITT, à  montrer que le Maroc comptera sur ses compétences humaines, ses fondements démocratiques et ses patrimoines intarissables.

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