Le prix du mouton risque de battre tous les records

Aïd Al Adha

Karim Ben Amar

Aïd Al Adha approche à grands pas. Pas étonnant donc que le sujet de prédilection des marocains en ce moment tourne autour du prix du mouton.  A ce sujet, voilà plus d’un mois que nous sommes prévenus : cette année, le sacrifice coûtera nettement plus cher que les précédentes. C’est d’ailleurs l’association nationale ovine et caprine (ANOC) qui a affirmé cela. Tout le monde s’accorde à dire que le contexte mondial actuel et la sécheresse qui frappe le pays sont les principaux responsables de la flambée des prix de l’alimentation du bétail, et donc de celui de la bête. Mais la question que de nombreux marocains se posent est :  jusqu’où ira cette hausse, et que représente-t-elle par rapport aux années passées ?  À combien se négociera le mouton à l’occasion de la fête favorite des marocains ?  L’an précédant, le mouton valait en moyenne 50 dhs le Kg. Qu’en est-il cette année ? Pour avoir plus de précisions sur les raisons qui ont exacerbé le prix du bovin et du caprin, mais aussi sur les prix qui seront pratiqués cette année, l’équipe d’Al Bayane a contacté un éleveur de bétails, Bilal Bensmida. Cet agriculteur de la province de Berrechid nous dit tout. Les détails.

C’est désormais un secret de polichinelle, le prix du mouton battra tous les records à l’occasion de l’Aïd Al Adha. Cette hausse vertigineuse s’explique par plusieurs raisons.  Tout d’abord, le contexte mondial actuel avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine a fait flamber le prix des matières premières, et cela dans le monde entier. De plus, la sècheresse qui frappe le pays a empiré la situation étant donné que cette année, le mouton se négociera littéralement à prix d’or.

En réponse à une question sur les raisons de cette hausse spectaculaire, Bilal Bensmida, éleveur de bétails dans la commune rurale de Sid El Mekki, comptant pour la province de Berrechid  a affirmé que « cette année nous sommes confrontés à une hausse inédite des prix de l’alimentation du bétail ».

« Cette dernière a augmenté de plus de 30%. Pour information, la betterave se vend actuellement à 500Dhs le quintal, c’est du jamais vu. Même tarif pour l’orge, céréale pour lequel nous n’avons pas été suffisamment subventionné ».  Et d’ajouter, « même son de cloche pour le son qui ne se négocie pas à moins de 130 Dhs le sac ».

Pour l’éleveur, cette hausse des prix de l’alimentation est due principalement à la sècheresse.

Notre source qui possède ses terres dans le Douar Dranna, nous souligne par ailleurs que la hausse du caprin et du bovin n’est pas due uniquement à la sécheresse. « Même les médicaments, produits essentiels pour maintenir le bétail en excellente santé ont augmenté. Il faut compter désormais une hausse de 20 à 30% afin de se procurer les médicaments nécessaires pour avoir un cheptel de qualité ».

Aussi, la hausse du prix des carburants à la pompe n’arrange en rien les affaires des éleveurs et agriculteurs. « La montée des prix des carburants met vraiment nos affaires en périls.  Il faut savoir que nous nous déplaçons toute la semaine à travers les souks hebdomadaires afin de proposer à la vente notre bétail.  Pour se déplacer, cela nous revient plus cher. Ceci est aussi l’une des raisons de la hausse vertigineuse du prix du bétail », a-t-il déclaré.

« En d’autres termes, et pour que l’information soit complète, il faut compter pour un mouton moyen près de 3500 dhs. Ce même mouton se négociait aux alentours de 2500 dhs l’année passée », a-t-il indiqué.

Quant au petit mouton âgé de six mois, il faudra débourser la bagatelle de 2000 dhs, soit entre 500 et 750 dhs de plus que l’année dernière.

« En 2021, le prix du mouton au Kg se négociait aux alentours de 50 dhs. Cette année, et pour toutes les raisons détaillées précédemment, il faut compter 70 dhs. Ceci est une hausse conséquente pour la grande majorité des foyers marocains », a-t-il confié.

Concernant les grands moutons, ils se feront rares cette année dans les souks puisque rare sont les éleveurs qui ont pu conserver la même alimentation naturelle. « Les grands moutons varieront donc entre 5000 et 7000 dhs ».

Une chose est sûre, c’est que le mouton d’élevage marocain est suivi de très près par l’ONSSA et bénéficie donc d’une excellente santé.

Les prix faramineux quant à eux n’arrangent décidément ni l’éleveur ni l’acheteur.

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