Le volte-face de l’enseignement privé!

Le torchon brûle entre les institutions de l’enseignement privé et les associations des parents d’élèves. La tension monte d’un cran, depuis que la pandémie éclate et aiguillonne les aigreurs entre les divers antagonistes.

L’Etat semble s’essuyer les mains par rapport à ce dilemme qui risque de prendre des tournures plus accentuées en ces moments de crise. Il ne fait que se dérober devant cet embêtement exacerbant, en chargeant les académies régionales du secteur de concilier les parties litigieuses. Mais, il paraît que le bras de fer dégaine au fil des jours, sans qu’aucune solution équitable ne convainque les uns et les autres.

On croit bien savoir que la ligue et la fédération, deux structures associatives de l’enseignement et de la formation privés vont observer une grève, le 30 juin prochain, en réponse aux multiples sit-in tenus auparavant par les associations des parents d’élèves.

Ces représailles ne font que commencer, à la veille de la rentrée scolaire dont on ignore l’impact. Certaines écoles ont même fait appel à la justice pour trancher sur cette affaire hargneuse. D’autres menacent de ne délivrer aucun document aux élèves, avant le règlement total des frais de scolarité.

Tout d’abord, on saluera la conduite amicale de quelques civiques homologues qui ont préféré conclure ce différend dans l’entente et la concession mutuelle. Toutefois, on ne saurait tolérer la «voracité» de certains de leurs collègues réclamant leur «dû», alors que le service fut interrompu, depuis que l’Etat a décrété le confinement sur l’ensemble du territoire national.

Certes, on peut toujours comprendre leurs charges, au niveau, entre autres de l’acquittement des salaires du personnel, sachant que les cas de l’arrêt du travail ont été indemnisés par le biais de la sécurité sociale. Cependant, les contraintes pécuniaires concernent aussi les parents d’élèves que la pandémie a affectés durant plus de trois mois.

On ne pourrait non plus demander le règlement d’un service qui n’a pas été consenti en direction des enfants confinés chez eux. «Aveuglés» par le profit, certaines institutions du privé se sont même adonnées à des pratiques inadéquates, quand elles se paient le luxe d’émettre aux parents des missives sur lesquelles elles font état de questions déplacées, à caractère personnel sur le salaire et le revenu.

D’autres «barons» du privé se sont, dès déclenchement de la collecte du fonds spécial de l’épidémie, érigés parmi les «quémandeurs» de leur part du «butin».

Il va sans dire que cette frange a tendance à considérer le service pédagogique comme une «marchandise» à vendre sur le marché où la logique du gain est bel et bien soumise aux exigences de la compétition.

Dans cet univers, choisi de plein gré par les opérateurs et où les valeurs comptent beaucoup plus que n’importe quelle autre considération, l’école privée devrait, avant tout, faire prévaloir les rapports humains.

Naturellement, on ne peut mettre dans le même panier, la totalité des  promoteurs du privé, car, il faut bien avouer qu’un nombre important continue à prioriser ses vertus, en dépit de la conjoncture cruciale de la présente épidémie.

Mais, il est, tout de même, déplorable de constater que la crise que traverse le pays, dévoile cette attitude «boulimique» de l’enseignement privé qui ne s’aligne guère sur le sillage de la dynamique solidaire dont le peuple a fait preuve, tout au long de cette endémie. Il convient d’évoquer que cet enseignement ne représentant que 14,2 de l’offre nationale, soit 5200 unités, avec près d’un million d’apprenants et plus de 135 000 employés dont 70 000 enseignants.

Au-delà du quiproquo dans lequel il s’enlise aujourd’hui par son comportement glouton à l’égard des foyers, en état sanitaire criant, il s’avère nécessaire, à la sortie définitive de l’actuelle pandémie, d’opérer une refonte radicale dans l’engrenage du système privé en vue de distinguer le vrai de l’ivraie de cette avanie qui ne dit pas son nom et l’assainir une fois pour toutes, de ses insanités intrusives. C’est un chantier parmi tant d’autres que Dame pandémie a bien eu l’amabilité de démasquer au grand jour !            

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