Cristina Fernandez de Kirchner, qui a présidé aux destinées de l’Argentine de 2007 à 2015 est dans la tourmente. En effet, l’ancienne Présidente Péroniste qui se dit «victime d’une persécution juridico-politique» est mise en cause dans plusieurs affaires de corruption par des magistrats qui, selon elle, auraient formé «un parti judiciaire» dans le seul but de l’attaquer sans épargner ses proches.
Dans une enquête ouverte en Mai dernier, à la demande de la députée de centre-gauche Margarita Stolbizer l’ancienne Présidente et son fils ont été accusés d’enrichissement illégal…
Il est à noter, au passage, qu’après avoir été défaite lors des élections présidentielles d’Octobre 2015 en n’obtenant guère plus de 2,5% des voix, Margarita Stolbizer est devenue une star de la lutte contre la corruption.
Le 30 Juin dernier un Tribunal fédéral avait demandé l’ouverture d’une enquête eu égard aux soupçons qui pèsent sur de hauts personnages du gouvernement de Mme Kirchner notamment en raison de leurs liens avec l’entrepreneur Lazaro Baez écroué pour blanchiment d’argent.
La justice chercherait ainsi à déterminer s’il y aurait eu un accord entre celui-ci et Monsieur puis Madame Kirchner «pour s’approprier illégalement des fonds publics».
C’est dans ce cadre que ce vendredi 9 Septembre, ce dossier a connu un nouveau rebondissement lorsque l’Unité d’Information Financière (UIF), institution mise en place à l’effet d’enquêter sur les mouvements de blanchiment d’argent, a décidé de placer sous séquestre tous les biens qui figuraient dans l’héritage légué à l’intéressée par son défunt mari Nestor Kirchner auquel elle avait succédé et qui était resté à la tête du pays de 2003 jusqu’à sa mort en 2007.
En réaction à cette malencontreuse situation, l’ancienne Présidente Argentine accuse l’actuel gouvernement de centre-droit de Mauricio Macri de la «persécuter, de l’attaquer» et de faire de même contre ceux qui ne sont plus là pour se défendre, dans le but évident de faire diversion afin de dissimuler «le désastre économique» que vit le pays.
Ainsi, alors que la population souffre des suites d’une inflation vertigineuse et de hausses pouvant atteindre jusqu’à 700%, à Buenos-Aires, les juges et les procureurs sont devenus la coqueluche des médias puisqu’ils leur communiquent chaque jour de nouvelles affaires de détournement de fonds publics, de blanchiment d’argent et d’autres malversations où sont impliqués d’importantes personnalités des gouvernements précédents.
«Avec tout cet argent qu’on nous a volé, on aurait pu construire des écoles, des hôpitaux, des logements et des routes» scande une vielle institutrice faisant la queue pour percevoir sa maigre pension de retraite et exprimant le désarroi et la colère des argentins à l’égard d’une classe politique corrompue.
Nabil El Bousaadi