Les écosystèmes de l’offshoring se mettent en place

Lueur d’espoir pour les opérateurs de l’offshoring exerçant au Maroc, qui croisent les doigts depuis l’adoption d’une loi en France permettant aux clients de s’opposer à leurs appels.

Leur regroupement en écosystèmes, concrétisé jeudi dernier par la signature des contrats de performance, devrait générer 60.000 nouveaux emplois directs à l’horizon 2020. Les écosystèmes lancés concernent 5 filières. Il s’agit du customer relationship management (CRM) qui porte sur les activités de gestion des relations clients, du Business process outsourcing (BPO) portant sur l’externalisation des processus d’une entreprise, de l’Information technology outsourcing (ITO) touchant l’externalisation des métiers liés aux TIC. Il s’agit également de l’Engineering service outsourcing (ESO) qui couvre les activités d’ingénierie et de recherche et développement et du Knowledge process outsourcing (KPO) relatif à l’externalisation des activités stratégiques.

En plus de créer des emplois, les nouveaux écosystèmes devront également générer un chiffre d’affaires à l’export de services additionnel de 18 milliards de DH et drainer des investissements de 1,5 milliards de DH. Selon le ministre de tutelle, Moulay Hafid Elalamy, la mise en place de ces écosystèmes permettra la montée en gamme du secteur de l’offshoring, à travers l’amélioration de la compétitivité des opérateurs et le ciblage de nouvelles filières à haute valeur ajoutée. De même, cette nouvelle reconfiguration «vise à développer une offre plus compétitive et mieux ciblée», a-t-il ajouté lors d’un point de presse organisé suite à la signature des contrats de performances sous la présidence du chef du gouvernement. Ainsi, le regroupement de la filière CRM, qui constitue le fer de lance historique du secteur avec un poids majeur en termes d’emplois créés, vise à assurer un positionnement gagnant et durable de la filière dans un paysage mondial marqué par une rude concurrence. Pour la filière BPO, encore limité en termes de création d’emplois, l’objectif est d’attirer des investissements directs étrangers (IDE) structurants et de développer une base d’acteurs locaux. Quant au développement de l’écosystème ITO, il est destiné à améliorer la compétitivité des acteurs et à attirer des IDE supplémentaires. La tutelle affiche les mêmes enjeux pour les filières ESO et KPO en stimulant le tissu de prestataires locaux et en améliorant la compétitivité coût/non-coût pour ancrer le Maroc sur la carte du nearshore.

Pour atteindre ces objectifs, les contrats-programmes signés, qui s’étalent sur la période 2016-2020, prévoient des mesures incitatives destinées à améliorer la compétitivité des acteurs. Il s’agit de l’octroi de primes à l’investissement matériel et immatériel et de primes de croissance. Un appui à l’investissement est également prévu. Mais il s’agira d’un soutien différencié pour promouvoir un développement régional équilibré et équitable.  «Il est fixé à 20% pour les entreprises installées dans les régions dotées de plateformes industrielles dédiées à l’offshoring et à 30% pour les parcs prioritaires et les régions sans parcs dédiés», a précisé le ministre.

Par ailleurs, les contrats-programmes engagent également l’Etat à faciliter aux acteurs l’accès au foncier à travers l’élargissement de l’offre immobilière dans les régions et à garantir les mesures nécessaires à la protection des données. Les efforts de l’État se focalisent aussi sur l’accompagnement des start-up et les Marocains résidant à l’étranger voulant investir dans leur pays et ayant développé une expertise dans les filières technologiques. Leurs investissements devront se faire dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence nationale pour la promotion des petites et moyennes entreprises (ANPME).

Hajar Benezha

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