En marge de l’Université maghrébine de Saïdia
J-E. F.
Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, a réitéré, au lendemain du remaniement ministériel opéré à mi-mandat du gouvernement Akhannouch, la nécessité d’un véritable changement de la politique gouvernementale.
«Le PPS a souligné, au cours des derniers mois et semaines, au sujet du remaniement ministériel attendu, que nous avons plus besoin, aujourd’hui au Maroc, d’un changement des orientations que d’un changement de personnes », a rappelé M. Benabdallah en réponse à des journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet en marge de l’ouverture dela 2e édition de l’Université de la jeunesse maghrébine tenue du 25 au 27 courant à Saïdia. En ce sens que les trois dernières années ont montré « la grande incapacité, à différents niveaux, de ce gouvernement à traduire dans la réalité même ses propres engagements qu’il avait, pourtant, formulés dans sa déclaration devant le parlement en 2021».
Tout en exprimant le souhait de réussite aux nouveaux ministres dans leurs missions respectives, le responsable politique a ainsi appelé de ses vœux que le remaniement « donne une certaine efficacité au gouvernement surtout en ce qui concerne certains dossiers épineux comme celui de la faculté de médecine et de pharmacie ».
Il a également relevé que les trois dernières années ont été marquées par un manque d’action du gouvernement au plan politique concernant l’approfondissement du processus démocratique dans notre pays, l’élargissement des espaces des libertés et des droits de l’homme ainsi qu’une véritable égalité à différents niveaux.
Au niveau économique, le secrétaire général du PPS a souligné que « contrairement à ses promesses et malgré des réalisations dans les domaines de l’eau et des investissements publics et de certains équilibres, notre économie est restée, malheureusement, stérile et incapable de réaliser un niveau de croissance élevé et d’attirer des investissements privés étrangers et nationaux », estimant, par ailleurs, que « les investissements publics doivent aussi être évalués par rapport à leur rendement pour l’économie nationale ».
M. Benabdallah a également fait état des défaillances du gouvernement concernant la lutte contre certaines grandes lacunes comme celles mentionnées dans le document du Nouveau Modèle de Développement en vue de bâtir « une économie transparente orientée vers une industrialisation véritable capable de créer des opportunités d’emploi ». Et de souligner, à cet égard, que « le chômage constitue le plus grand échec de ce gouvernement comme le montrent les chiffres officiels ».
« Il est primordial pour l’exécutif d’être à l’écoute de l’entreprise marocaine, qui est en état de détresse et demande un véritable soutien du gouvernement à promouvoir le secteur productif et à lutter contre le secteur informel et d’autres problèmes que connait l’économie nationale pour insuffler une nouvelle dynamique aux capacités productives de notre pays et créer des centaines de milliers de postes d’emploi », a martelé, par ailleurs, le secrétaire général du PPS, relevant l’inaction du gouvernement à ce niveau.
Au plan social, contrairement aux slogans creux scandés par le gouvernement comme celui de l’État social, M. Benabdallah a relevé que « des millions de personnes n’ont pas bénéficié, à travers tout le pays, de la couverture sociale, que l’aide sociale n’a pas touché tous ceux qui en ont besoin, que l’aide au logement connait des problèmes à plusieurs niveaux, et que la cherté insupportable du coût de la vie affecte, non seulement les couches nécessiteuses et vulnérables mais aussi les classes moyennes ».
Et de conclure : « nous ne voulons pas dresser un tableau noir de la situation, mais au PPS, nous appelons ce gouvernement à changer de cap, à travailler et à avoir comme référence le document du Nouveau Modèle de Développement dont il avait fait, dans sa première déclaration, un document fondamental avant, malheureusement, de le laisser de côté et de délaisser les attentes et les préoccupations des différentes couches sociales ».