C’est une première dans le secteur de la production de l’œuf. Le gouvernement vient d’autoriser l’importation de l’œuf et baisse les droits de douane y applicables de 40% à 10% pendant la période allant du 15 mai au 15 juin 2016 et ce, dans la limite de 4000 tonnes. La décision est jugée salutaire par les professionnels qui craignent toutefois que les lobbies de la distribution ne créent l’effet pervers, en faisant de la surenchère sur le prix de l’œuf.
La décision de revoir à la baisse les droits d’importation appliqués aux œufs de table vise à soutenir les producteurs de l’œuf et à encourager la consommation de cette protéine animale durant le mois de ramadan marqué par une grande effervescence pour cet aliment. La mesure est certes louable, souligne à Al Bayane, Chawki Jirari, DG de la FISA (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole). Ce dernier s’interroge, toutefois, sur l’efficacité de cette décision sur le maintien du prix normal de l’œuf dans la limite de 1 dirham ou 1,20 dhs l’unité pendant cette période, si les règles de contrôle et de régulation nécessaires ne sont pas respectées.
Il rappelle que la mesure gouvernementale renvoie à la crise sanitaire vécue par le secteur avicole depuis les mois de février et mars derniers. Cette crise de grippe aviaire poursuit-il, a affecté de nombreux élevages et du coup, à entraîner la mortalité des poussins. Cette crise a aussi occasionné la baisse de la production de l’œuf de consommation et de l’œuf de reproduction.
Jirari souligne, par ailleurs, que malgré la baisse de 35 centimes du prix de l’œuf à la ferme depuis un moment (un dirham prix actuel) et la progression du rythme de sa production, les prix de vente n’ont pas baissé pour autant et le consommateur continue d’acheter l’œuf à 1,50 dirhams.
Ce scénario risque de s’inscrire dans la durée à défaut d’un contrôle nécessaire, regrette le DG de la FISA qui pointe du doigt la multiplicité des circuits de distribution et d’intermédiation.
L’adoption par le Conseil du gouvernement du projet de décret relatif à la modification du taux du droit d’importation applicable aux œufs de table permettra de prévenir les déséquilibres d’approvisionnement du marché et de garantir la stabilité des prix des œufs de table lors du mois sacré de Ramadan qui connaît une hausse de la demande sur ce produit, assure pour sa part El Khalfi, ministre de la communication et porte parole du gouvernement. Ce projet de décret intervient dans un contexte marqué par une augmentation de 50% des prix des œufs de table et une baisse prévue d’environ 20% de la production locale de ce produit.
Fairouz El Mouden