Le Maroc participe en force à la 23e édition du Festival Écrans Noirs, qui se tient du 13 au 20 juillet à Yaoundé, avec pas moins de trois productions en lice dans les trois catégories internationales de cette grand-messe du cinéma africain.
Ainsi, l’édition 2019 sera notamment marquée dans la catégorie long métrages internationaux par la projection du film «Indigo» de la réalisatrice marocaine Salma Bargach. Il s’agit d’une production de 90 minutes qui relate l’histoire d’une fillette de 13 ans qui, après un choc émotionnel, se réfugie dans la voyance pour fuir la réalité et l’oppression de son environnement familial.
En avril dernier, ce film s’est vu décerner le Prix du «meilleur long-métrage africain» lors de la cérémonie de clôture de la 5è édition du Festival Mashariki du film africain à Kigali.
Dans la catégorie « documentaires internationaux », c’est Lahcen Majid qui représentera le Maroc avec son film documentaire «Vie côtoyant la mort», une œuvre qui narre l’histoire de six Marocains, cinq hommes et une femme, qui ont réussi à fuir les camps de Tindouf en vue de regagner la mère patrie.
Ce long-métrage de 96 minutes braque les projecteurs sur la souffrance des Marocains victimes des exactions commises dans les camps.
Pour sa part, la réalisatrice marocaine Aisha Jabour présentera «Au-delà de ce mur», dans la catégorie courts-métrages internationaux.
A travers cette pellicule de 13 minutes, la réalisatrice, basée à New York et travaillant à la fois dans la fiction et le documentaire, raconte l’histoire de deux enfants amazighes, Fatima et Samira, vivant en marge de la société et qui fantasment sur le train de vie sulfureux d’une star libanaise de l’autre côté du mur.
Mais la participation marocaine ne se limite pas au volet artistique puisque la Royal Air Maroc (RAM) est, depuis 2015, le transporteur officiel de cette manifestation de grande envergure dédiée à la promotion du 7ème art en Afrique.
La RAM assure donc le transport des participants à ce festival, dans le cadre de la volonté de la compagnie nationale de renforcer les liens culturels sur le continent et de promouvoir l’image de l’Afrique.
Cette volonté se traduit par le soutien à plusieurs événements majeurs, tels que le Festival de Cinéma Africain (FESPACO) à Ouagadougou, la Biennale de Dakar, la Biennale de la photographie de Bamako, ou encore le Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan, donnant ainsi à la compagnie aérienne les moyens de son ambition d’être «les ailes de l’Afrique».
Au-delà des différentes projections, le Festival est également connu pour l’organisation d’un colloque international animé par des chercheurs, des critiques et des professionnels du cinéma. Le thème choisi pour cette année est «La création cinématographique africaine : Essence(s), mémoire, contemporanéité et avenir».
Cette 23e édition prévoit, par ailleurs, un tout nouveau programme intitulé «L’espace des tout-petits». Il s’agit d’un espace dédié à l’éducation et au divertissement des plus jeunes avec au programme une multitude d’activités éducatives et ludiques pour faire vivre aux enfants des vacances saisissantes à travers des projections qui leur sont dédiées et des ateliers de formations aux métiers du cinéma.
Organisée par l’association Écrans Noirs, cette manifestation annuelle a pour objectif de promouvoir et de diffuser les cinémas africains, ainsi que les œuvres de la diaspora africaine et celles portant sur l’Afrique.
Créé en 1997, le Festival ambitionne de promouvoir une culture cinématographique qui développe le discernement et encourage le débat, de favoriser les rencontres entre les réalisateurs, les comédiens et les professionnels du 7è art et d’impulser la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel.
Mohamed Saâd Bouyafri (MAP)