La marche vers la parité hommes-femmes n’est plus un sujet de débat. Elle est devenue depuis 2011 une obligation constitutionnelle. Le débat concerne actuellement la manière et le rythme de réalisation de cette parité et l’autorité qui en supervisera le déroulement.
Face à face -car c’est encore le cas- Il y a d’un côté, ceux qui préconisent de s’agripper au passé considérant toujours que la répartition inégale ancestrale du travail entre les hommes et les femmes est la meilleure façon d’organiser la société. Ils oublient que notre environnement a beaucoup évolué, que notre vie courante a déjà largement fait bouger les lignes et que la participation active de la femme est une réalité. Lentement, il est vrai. Et avec moult obstacles et inégalités malheureusement. Ce qui constitue un handicap majeur à notre développement et un des facteurs de notre retard économique et humain.
En face, il y a ceux qui sont plus réalistes, et préconisent une accélération du rythme de participation de la femme dans tous les aspects de la vie et, pour ce faire, le bannissement des inégalités dont souffrent anormalement les femmes dans des domaines, aussi importants et variés, que l’éducation, la santé, l’emploi, les revenus, l’accès aux postes de responsabilité…etc.
D’évidence, on ne pourrait pas avancer lorsque six femmes rurales sur dix ne savent pas lire. Ou que le travail domestique soit la seule issue offerte à nombre de fillettes et qu’en plus, des oppositions soient enregistrées pour normaliser l’âge du travail domestique à 18 ans.
Les instances consultatives (CESE et CNDH) et des associations, ont montré, de manière convaincante, le bien-fondé de la nécessité d’accélérer notre rythme de travail national dans le sens de la parité.
C’est pourquoi, ne pas décréter une loi qui soit explicite sur les objectifs universels à atteindre en matière de parité et sur le rôle de l’Autorité à créer qui doit être capable d’influer sur les politiques publiques relatives à l’instauration de l’égalité et de la lutte contre les discriminations de genre, sera une perte de temps hautement dommageable. Un obstacle face à l’accélération du rythme de notre développement.
En la matière, ce ne sont ni notre substrat culturel, ni notre spécificité nationale qui sont en jeu. Restons bien sûrfiers de nos valeurs et défendons-les. Mais consolidons les avancées réalisées à ce jour en matière de politique de genre. Osons une Autorité de parité utile et mobilisons-nous pour la soutenir efficacement. Car il n’est pas dit qu’un changement social, aussi important et combien décisif, soit possible par les seuls textes juridiques et par une Autorité à pouvoir… consultatif.
C’est, néanmoins, une étape nécessaire à franchir. Il y va de la mobilisation nécessaire de la moitié de notre société.