Les priorités du projet de budget exposées au Roi

Les grandes lignes du projet de loi de Finances 2018, présentées lundi au Conseil du gouvernement puis au Conseil des ministres, confirment le choix très social du nouvel Exécutif. La majorité des mesures prévues concernent les secteurs sociaux, à savoir la santé, l’enseignement, l’emploi et la réduction disparités territoriales.

Ces axes, exposés par le ministre des Finances,  traduisent en fait les principales dispositions du programme gouvernemental.Ils ont également été établis conformément à la lettre de cadrage publiée par le chef du gouvernement en août dernier.

Rien de nouveau par rapport au volet économique. Les priorités restent les mêmes. Il s’agit de la promotion de l’investissement et du soutien aux moyennes et petites entreprises. La préférence nationale devrait être activée en faveur de la PME marocaine. En effet, 20% de la commande publique lui sera réservée chaque année, comme annoncé à l’issue de la 9e session du Comité national de l’environnement des affaires.

Ce chantier va s’accompagner de la poursuite des grandes réformes, notamment celle de l’administration qui a déjà fait l’objet de plusieurs promesses. Le projet de budget réserve aussi une grande place à la poursuite des réformes liées à la justice et aux finances générales ainsi qu’à la mise en œuvre de la régionalisation sont également prévues.

D’autres mesures tendent vers une réduction du train de vie de l’Etat. Selon Boussaid, le projet de loi de Finances 2018 comporte des mesures destinées à rationaliser les dépenses et le budget de fonctionnement. En fait, cette contrainte est dictée par la loi organique des finances qui pousse le gouvernement à être plus sélectif en matière de programmation des projets d’investissement, à travers notamment l’élaboration d’études permettant d’évaluer l’impact économique. En effet, la loi organique se traduira dès janvier prochain par une nouvelle nomenclature budgétaire.

Chaque dépense devra être inscrite dans les prévisions budgétaires par destination selon les politiques publiques et les objectifs poursuivis. De même, les crédits ouverts au budget général au titre d’une année ne pourront plus être reporté sur l’année suivante. Seulsles crédits de paiement concernant les dépenses d’investissement du budget général et les reliquats d’engagement, visés et non ordonnancés, seront plafonnés à 30%.

Ce projet de loi de Finances est un véritable test pour Saad Eddine El Othmani. C’est le premier budget qu’il pilote lui-même. Car, rappelons-le, la loi de Finances 2017, adoptée certes sous le gouvernement El Othmani, avait été élaborée par l’équipe Benkirane. A son arrivée, El Othmani a décidé de maintenir la même version pour accélérer son adoption.  Pour l’année prochaine, le gouvernement table sur un taux de croissance de 3,2%. Le PIB non agricole devrait grimper de 3,6% contre 2,9% en 2017. Une évolution attribuée à l’accélération des réformes structurelles et aux différentes stratégies sectorielles. Quant au déficit budgétaire, il devrait être ramené à 3% alors que la dette sera limitée à 60% du PIB.

Hajar Benezha

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