Raja de Casablanca : Les espoirs font mieux que les grands

Le Raja n’arrive pas encore à corriger ses erreurs et à tirer les leçons qui s’imposent. Il se trouve toujours contrainte de se faire battre par ses anciens joueurs.
Pour l’histoire, en 2005, l’équipe du Raja qui n’avait besoin que d’un match nul pour remporter le titre du championnat national, a raté le coche en s’inclinant à domicile lors de la dernière journée face à l’ASFAR grâce à deux buts de son ancien attaquant Armoumen.
En 2012, l’histoire s’est pratiquement répétée après que l’autre ancien de la boite verte, Mohcine Iajor, ait offert la victoire au WAC, suite à un but marqué dans le temps additionnel du match, tout comme il l’a également fait lors du derby de la saison écoulée pour battre les amis d’hier, toujours dans le temps mort.
Les jeunes espoirs du Raja sont toujours là et la victoire au détriment du WAC semble logique et confirme bien leur mérite de remporter le championnat national de leur catégorie pour succéder à leurs voisins wydadis détenteurs du titre, la saison écoulée.
Et contrairement aux espoirs, les grands du Raja ont déçu. Ils sont officiellement hors course après la nouvelle défaite face au WAC à deux journées de la clôture de la compétition. Ils n’ont ainsi pas pu défendre leur titre difficilement remporté à une journée de la fin du championnat de la saison écoulée quand l’équipe des Verts avait enregistré des résultats contradictoires lors des trois derniers matches. Une défaite surprenante à Marrakech devant le KACM qui luttait pourtant pour sauver le maintien et qui n’a pas été réussi par la suite, avait chamboulait les cartes rajaouis qui allaient se ressaisir, at home, face l’OCK avant de fêter le titre à Al Hoceima devant le CRA. Ce titre a été arraché sous la houlette de M’Hamed Fakhir qui a succédé à plusieurs entraîneurs en une seule saison et qui a préféré, lui aussi, s’éclipser juste quelques semaines après ce sacre arraché dans les douleurs. La suite, tout le monde la connaît… Des déceptions en série avec une élimination honteuse en Coupe du Trône au premier tour et deux sorties successives en Ligue des Champions surtout la récente dès l’entrée en lice où le Raja a été cartonné pour la première fois de son histoire par un nouveau club de la compétition africaine, Chelsea de Ghana qui lui a infligé le score sans appel de (5-0). C’est la dernière grande désillusion avant les deux autres déboires au championnat national quand le Raja s’est incliné de la même manière en encaissant des buts aux ultimes moments du choc face au MAT (2-0) et devant le WAC (1-0). Ce qui a définitivement éloigné le Raja de la course pour le titre. Il risque même de ne pas conserver la troisième place qualificative pour la Coupe africaine de la CAF, derrière le FUS en seconde place et le MAT leader, qui auront le mérite de disputer la Ligue des Champions.
C’est normal et tout à fait logique au vu de la force des deux clubs de Rabat et de Tétouan qui réside dans leur stabilité technique.
Le FUS avec l’entraîneur Jamal Sellami, un jeune entraîneur qui a commencé au Raja en tant que joueur avant de recycler en un encadreur technique ambitieux et qui laisse ses traces là il où il passe, chez son équipe mère des Verts, au DHJ, au HUSA et aujourd’hui au FUS avec lequel, il souhaite remporter le premier titre au début de sa carrière.
Le MAT avec le coach expérimenté, Aziz Amri, qui a entraîné plusieurs clubs en première comme en deuxième division dont la dernière équipe de l’ASFAR, avant d’opter pour l’équipe tétouanaise avec laquelle, il souhaite lui aussi remporter le titre du championnat qui lui fait encore défaut.
Le Raja, par contre, n’a brillé que par le changement d’entraîneurs depuis Henri Michel au début de la saison précédente en passant par M’Hamed Fakhir, le Roumain Balaci jusqu’à maintenant avec le Français Bertrand Marchand qui risque, lui aussi, d’abandonner le navire des Verts, toujours pour cause des mauvais résultats.
L’entraîneur est donc toujours le bouc émissaire au sein d’un club où ses dirigeants n’ont jamais essayé de diagnostiquer le mal dont souffre l’équipe.
A l’exception de quelques deux ou trois titres nationaux arrachés lors des dix dernières années et un titre arabe en Ligue des Champions, le Raja n’a que déçu. Il s’est contenté de jouer les seconds rôles aussi bien en compétitions nationales qu’africaines dont la Champion’s League qu’il a gagné trois fois et qu’il reste le seul club marocain à remporter ce sacre dans sa nouvelle formule. Le Raja n’a pas embrassé ce sacre depuis la saison 1999-2000 quand il a défié l’équipe tunisienne, l’Espérance de Tunis, pour devenir également le premier et le dernier club marocain à participer au premier mondial des clubs  à l’aube de l’an 2000 au Brésil, en se souvenant toujours de la fameuse prestation face au Real Madrid qui ne s’est imposé que difficilement sur le score de (3-2).
Aujourd’hui, douze ans après, le Raja est beaucoup plus loin de son top niveau que tous les Marocains et les Africains ont apprécié à cette époque là.
Pire, le Raja qui faisait peur à tous ses concurrents, ici et ailleurs, est devenu un petit club incapable de relever la tête face même à de modestes équipes.  
La responsabilité incombe à ses dirigeants appelés à faire le mea-culpa et à faire l’autocritique. Ils ont tout simplement échoué, ils doivent présenter leur démission et laisser la place à d’autres nouveaux dirigeants, pas les anciens, dans l’espoir de redonner un nouveau souffle à l’équipe des Verts qui reste grande par son passé glorieux, ses différents titres, son public merveilleux et enthousiaste, ses valeurs, ses encadreurs, ses joueurs, son école, son centre de formation, ses jeunes, ses espoirs…
L’heure du changement a sonné, que la bonne volonté soit là.  

Top