Il est bien évident que des avancées notoires que le pays a cumulées en termes de réformes dans moult domaines, institutionnel, démocratique,culturel, économique, social et écologique ne font plus de contestation, parmi les plus récalcitrants du pays.
Mais ces prouesses certaines que nul ne pourrait mettre en doute, sauf les renégats et le nihilistes, ont été entachées également de nombre de contre- performances, au cours de ce long processus. Cet effort qui s’accomplit en dents de scie, avec des hauts et bas, tout particulièrement en matière de production politique, s’essouffle et marque le pas, de plus en plus. Notre pays a donc grand besoin d’un nouveau contrat politique, entre les acteurs marquants de la nation et de nouvelles générations de réformes, plus innovantes et édifiantes.
Seul le combat au sein des institutions est fructueux, en dehors de la fantaisie des rêveurs du Grand Soir et de la fourberie des prêcheurs de la Terre Promise. Le front national qui avait introduit le pays, au côté de la monarchie, dans le sillage du tracé de développement multiforme,depuis plus de deux décennies, est appelé à se ressaisir et à se déployer à fond, sans se cantonner dans des calculs réducteurs et des railleries stériles. Il conviendra plutôt de valoriser les vives impulsions injectées par tous les mouvements populaires, notamment d’Al Hoceima, de Jerrada ou encore de Zagora et Tinghir pour des doléances légitimes, dans la dynamique de contestation sociale aux politiques publiques défaillantes et paupérisantes.
Il importerait également de lever l’embargo contre la médiation pour assurer l’encadrement serein des foules déchaînées et garantir la stabilité requise, en proie de dérapages et de dérives malveillants. Le déchaînement massif de ces jeunes de la rue, insatisfaits et indignés, constitue, à coup sûr, une bombe à retardement qui pourrait éclater à tout moment de tension. Il est donc grand temps de sortir de cette léthargiechronique. L’élite nationale représente, l’issue échappatoire de ce goulot d’étranglement qui assaille la quiétude d’un pays en voie de construction démocratique et développpementale. Rappelons que la mise en œuvre des acquis illuminés de la constitution est sujette à la mise en place des volontés porteuses des grands changements.
C’est la raison pour laquelle, les vents de révolte qui ont soufflé dans nombre de pays ayant abouti à la chute des régimes pour des circonstances bien différentes, ont paradoxalement renforcé notre position de nation unie, forte et tournée vers les valeurs de la démocratie, la solidarité et la justice sociale et l’équité territoriale. Il est de souligner enfin que cette communion nationale historique que d’aucuns qualifiaient d’«exception», est de nature à mettre, encore une fois en ce moment de crise politique, sur les rails une nouvelle ère d’éclaircie au sein de laquelle les citoyens jouiraient d’une vie digne et prospère.