Un vaccin à lui seul ne peut résoudre la crise du Covid-19, selon le SG de l’ONU

Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a averti, mercredi, qu’un vaccin à lui seul ne peut résoudre la crise mondiale engendrée par la pandémie du Covid-19, «une crise qui ne ressemble à aucune autre de notre génération».

«Beaucoup placent leurs espoirs dans un vaccin, mais soyons clairs: il n’y a pas de panacée en cas de pandémie. Un vaccin ne peut à lui seul résoudre cette crise, certainement pas à court terme», a déclaré le chef de l’ONU lors d’une conférence de presse à la veille de la réunion de haut niveau de la 75è session de l’Assemblée générale, qui se tiendra virtuellement la semaine prochaine à New York.

M. Guterres a estimé que cette messe mondiale, qui coïncide cette année avec le 75è anniversaire de la création des Nations-Unies, devrait marquer «le moment où la communauté internationale doit s’unir pour vaincre le virus». «Nous devons développer massivement les outils nouveaux et existants qui peuvent répondre aux nouveaux cas (d’infection) et fournir des traitements vitaux pour stopper la transmission et sauver des vies, en particulier au cours des douze prochains mois».

Mais à partir de maintenant, un vaccin doit être considéré comme «un bien public mondial», car la COVID-19 ne respecte aucune frontière, a-t-il estimé. «Nous avons besoin d’un vaccin abordable et accessible à tous, un vaccin populaire», a dit le Secrétaire général.
Et de noter que pour qu’un vaccin fonctionne, «les gens du monde entier doivent être prêts à le prendre. Mais avec la propagation du virus, nous assistons également à une prolifération de désinformation sur un futur vaccin».

«Cela alimente l’hésitation à l’égard des vaccins et enflamme les théories du complot sauvage», s’est-il alarmé, déplorant que la méfiance à l’égard des vaccins augmente dans le monde, comme le montrent des rapports sur de larges segments de la population dans certains pays indiquant leur réticence ou même leur refus de prendre un vaccin contre la COVID-19.

«Face à cette maladie mortelle, nous devons faire tout notre possible pour mettre un terme à la désinformation mortelle. Nous devons également faire beaucoup plus pour lutter contre les fragilités mondiales que le virus a exposées», a plaidé Antonio Guterres, constatant que bientôt le monde franchira «le plus sombre des jalons: 1 million de vies perdues à cause du virus». Par ailleurs, la pandémie a fait au moins 936.095 morts dans le monde et contaminé presque 30 millions de personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles. Et un des six envoyés spéciaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le Covid-19, le docteur David Nabarro, a estimé qu’elle n’en est qu’à son début.

«Ceci est bien pire que toutes les sciences-fictions sur les pandémies», a déclaré M. Nabarro devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique. «C’est vraiment sérieux, nous n’en sommes même pas à mi-chemin. Nous en sommes encore au début», a-t-il affirmé, cité par l’agence Press Association.

«C’est une situation terrible, un problème de santé qui est devenu tellement hors de contrôle qu’il plonge le monde (…) dans une contraction économique géante qui va probablement doubler le nombre de pauvres, doubler le nombre de mal nourris, conduire des centaines de millions de petites entreprises à la faillite»«, a-t-il ajouté.

La récession mondiale devrait être moins prononcée que prévu en 2020, a néanmoins estimé mercredi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la réaction rapide et conséquente des Etats ayant permis de limiter les dégâts.

Mardi, l’OMS avait appelé les gouvernements à prendre des décisions difficiles pour protéger les plus vulnérables et maintenir les jeunes à l’école.

«L’Europe aborde une saison où les gens vont commencer à retourner dans les espaces intérieurs. La pression de l’infection va augmenter», selon le directeur des Situations d’urgence de l’OMS, Michael Ryan.

Des compromis devront être faits pour maintenir à la fois les plus jeunes et les plus âgés dans la vie sociale, a-t-il souligné: «Qu’est ce qui est le plus important: le retour de nos enfants dans les classes ou l’ouverture des nightclubs et des bars?»

En Grèce, les cours ont repris lundi, avec un retentissant fiasco: des centaines de milliers de masques ont été distribués dans toutes les écoles du pays pour la rentrée des classes… mais la plupart étaient beaucoup trop grands pour les visages des élèves.

Les masques filtrants utilisés par les soignants sont moins adaptés à la forme du visage des femmes et des Asiatiques, ce qui expose potentiellement ces catégories à un plus grand risque d’infection, a d’ailleurs révélé une étude parue mercredi, selon laquelle une bonne adaptation du masque au visage est plus importante, en terme de protection, que sa capacité de filtration.

Les fermetures de frontières continuent aussi de laisser des naufragés sur les bords de routes. Ainsi, plus d’un millier de pélerins juifs étaient coincés mercredi – certains depuis plus d’une semaine – à la frontière entre le Bélarus et l’Ukraine, Kiev ayant fermé sa frontière.

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