Nabil Benabdallah invité de l’émission « L’info en face »
Khalid Darfaf
« C’est vrai qu’il y avait un certain nombre de dérives, mais plus vous restez à l’écart, plus il y aura des élus qui décideront de votre avenir », a souligné le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, jeudi 26 août, lors de son passage à l’émission « L’info en face-spécial élections 2021 », présentée par le journaliste Rachid Hallaouy, diffusée sur la chaîne Youtube « Matin TV ».
Faire le bon choix
Le leader du Parti du Livre qui intervenait à l’occasion du lacement de la campagne électorale a été on ne peut plus clair, en appelant les jeunes et tous les abstentionnistes à voter massivement afin de donner sens à l’action politique afin d’élire des candidats crédibles, honnêtes, capables de porter haut et fort les aspirations des citoyens et ce sur la base des idées et des programmes.
Cela étant, la participation au processus électoral, demeure la seule et unique voie pour mener les réformes, a-t-il laissé entendre. Et de poursuivre « il faut que les bonnes consciences et toutes les forces vives de la nation comprennent l’utilité du la participation politique notamment celle de l’action du vote pour faire le bon choix », a-t-il noté en substance.
Mercato politique!
Le dirigeant du PPS a ainsi mis en garde contre l’utilisation massive de l’argent lors de cette campagne électorale, entravant le processus démocratique. « Aujourd’hui, vous avez un nombre de candidatures qui sont liées à l’argent, l’économie informelle et l’économie de la rente, ce qui constitue un point critique du processus démocratique, d’où la nécessité de voter afin de barrer la route à ces personnes », a-t-il martelé.
Abondant dans le même ordre d’idées, Nabil Benabdallah a évoqué ce qu’il a désigné par « le mercato politique », un acte sans précédent dans l’histoire politique du Maroc moderne. Autrement dit, des circonscriptions au niveau local ont été noyées dans l’argent, où on a assisté à ce que certains candidats ont été rachetés comme dans un mercato à 3 ou 4 millions de DH juste pour changer d’étiquette politique, a fait savoir.
« Nous sommes rentrés dans une spirale mauvaise et qui de surcroit risque de faire émerger des élus qui sont souvent liées aux intérêts économiques qui sont occultes », a-t-il mis en garde avant de mettre l’accent sur le fait que « Le PPS se positionne en tant que force motrice de la gauche au Maroc. C’est un Parti de conviction et de principe, engagé dans le processus démocratique. » D’ailleurs, a-t-il poursuivi, la gauche a un rôle important à jouer dans la gestion de la phase post-Covid-19.
Les limites de l’idéologie libérale
Il faut dire que la pandémie a montré l’étroitesse idéologique libérale, en remettant sur le devant de la scène les idéaux et valeurs fondamentaux de la gauche, notamment en ce qui concerne le rôle important de l’Etat en matière de réorientation et de soutien à l’économie nationale ou encore en tant que garant la sécurité des citoyens, a-t-il insisté. Mais cela ne signifie point que le PPS est contre l’initiative libre. Bien au contraire, le Parti va continuer à défendre l’entreprise citoyenne et structurée. « Nous défendons corps et âme l’entreprise marocaine pour qu’elle ait un rôle important dans l’économie », a-t-il indiqué.
Il va sans dire que le poids politique du PPS dans le processus démocratique demeure indéniable, a-t-i déclaré avec instance. D’ailleurs, depuis le gouvernement d’alternance, tous les premiers ministres qui se sont succédé ont tenu à ce que le PPS y soit systématiquement présent. En termes plus clairs, « le PPS n’est pas une force de bric et broc, loin s’en faut, c’est une force de gauche militante dotée de convictions et principes plaçant l’être humain au cœur du développement », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que le PPS « va continuer à se battre pour la consécration de la justice sociale, la démocratie, la liberté et la mise en œuvre de la Constitution. » « Il fait d’ailleurs partie de l’une des forces politiques les plus transparentes, les plus courageuses qui n’a pas froid aux yeux pour défendre ses positions. Parois, le Parti accuse les coups, il tombe mais se lève vite. Bref, c’est le combat de 80 ans mené par des femmes et hommes portés par des idéaux », a-t-il déclaré avec insistance.
Valoriser le politique
Pour le chef de file du PPS, « la concrétisation du projet du modèle de développement requiert que le politique occupe une place majeure, parce que sans politique, sans transparence et sans institutions fortes, ce projet va rester lettre morte », a-t-il laissé entendre. Malheureusement que « Le politique n’a pas été valorisé comme il se doit et on a donné une piètre image aux partis politiques », a-t-il poursuivi.
C’est pour cela que le programme du PPS s’assigne comme objectif, l’élargissement de l’espace démocratique, doté d’institutions élues fortes. A cela s’ajoute, la promotion du rôle de l’Etat dans l’investissement public, le renforcement de la régulation et l’Etat de droit dans le monde des affaires, l’instauration des règles de la libre concurrence et la transparence dans les marchés publics, entre autres. Atteindre un tel objectif nécessite, avant tout, la mise en œuvre des mécanismes de transparence et le combat contre toutes les formes de la rente et la lutte contre la corruption dans le champ économique et l’évasion fiscale en vue de doubler les recettes fiscales a-t-il clarifié. A cela s’ajoute, le renforcement de la souveraineté industrielle nationale, le développement de l’économie digitale et l’intégration de la dimension écologique afin de promouvoir l’économie verte.