Mohssine Jaidi, Secrétaire général de la FRMM
Le monde du sport a durement été touché par la pandémie liée au nouveau coronavirus Covid-19. Les sportifs amateurs et confirmés, n’ont eu d’autres choix que de prendre leur mal en patience. Le sport du motocyclisme n’a pas été épargné, souligne Mohssine Jaidi, Secrétaire général de la Fédération Royale Marocaine de Motocyclisme (FRMM). Espoir du Maroc en 1994-95, champion du Maghreb en 1997, et plusieurs fois champion du Maroc, cet expert du motocyclisme répond à toutes nos interrogations : la pandémie a-t-elle impacté ce sport ? Le championnat va-t-il reprendre? Quel avenir pour ce sport au Maroc? Il se livre sans détour. Entretien.
Propos recueillis par Karim Ben Amar
Al Bayane: Comment se porte le sport du motocyclisme au Maroc depuis le début de la pandémie Covid-19?
Mohssine Jaidi: Dès le 20 mars, date d’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, toutes les activités sportives ont cessé sur instructions des autorités et de la Fédération Royale Marocaine de Motocyclisme (FRMM). Une fois le déconfinement progressif autorisé, soit le jeudi 25 juin, les entraînements ont repris petit à petit. Mais, pour cause du confinement obligatoire, la majorité des compétitions prévues cette année, à l’instar du reste du monde, ont été annulées.
La pandémie a-t-elle impacté le motocyclisme national?
Plus de la moitié des courses ont été annulées. Les entraînements en piste où dans les salles de sport ont été interrompus. Cet arrêt inopiné peut avoir un impact sur le niveau des performances de nos pilotes. La tenue d’une compétition sera l’occasion d’évaluer le niveau de nos «As du guidon» après ce long arrêt.
Cette année sera-t-elle «quasi-blanche» pour nos motocyclistes en termes de compétions?
Cela ne sera en aucun cas bénéfique pour le sport du motocyclisme au Maroc. C’est pour cette raison que nous prévoyons d’organiser la reprise du championnat du Maroc avec la 3ème édition du Sable Motocross de Mazagan en partenariat avec l’Hôtel Mazagan Beach and Golf Resort prévue du 26 au 27 septembre. Cependant, nous sommes toujours dans l’attente de l’accord officiel du Gouverneur de la ville d’El Jadida.
Dans ce même sillage, d’ici la fin de l’année, hormis celle d’El Jadida, trois autres courses sont au programme. Une course de Motocross à Marrakech courant mois d’octobre, une course des Sables à Agadir, et enfin une course de Motocross à Casablanca pour clôturer l’année.
Dans le contexte sanitaire actuel, comment comptez-vous organiser la 3ème édition du Sable Motocross de Mazagan?
L’association sportive de motocyclisme à Casablanca, sous l’égide de la FRMM, prévoit d’appliquer les consignes strictes de prévention, à l’image des championnats européens et américains qui se déroulent en ce moment. Les règles sont les suivantes : l’accès sera autorisé exclusivement aux participants, organisateurs et membres fédéraux après vérification de la température de toutes les personnes présentes sur la liste établie au préalable. Le port du masque sera obligatoire pour les organisateurs et les participants (hors course), ainsi que la distanciation sociale. Aussi, afin d’éviter tout attroupement, les stands café ne sont pas autorisés. Seront autorisées à participer à cette course, toutes les personnes, marocaines ou résidents ayant une licence de la Fédération à travers un club affilié.
La FRMM contribue-t-elle au rayonnement de ce sport au Maroc par les temps qui courent?
Le royaume du Maroc a tous les atouts (géographique et climatique) pour que les sports moto se développent dans les douze régions du pays. SM le Roi Mohammed VI, a d’ailleurs dès le début de son règne, porter une attention particulière à tous les sports, en encourageant et en permettant à de nombreux sportifs de participer à des compétions internationales dans les meilleures conditions.
Mais il faut bien se le dire, dans le contexte de crise sanitaire, nous n’avons bénéficié d’aucune subvention de notre ministère de tutelle. La Fédération n’a pas collecté les recettes liées au droit de passage des rallyes qui sont organisés normalement au Maroc, comme que le rallye du Maroc, épreuve du championnat du monde, qui se déroulera cette année dans le Sud de l’Espagne, en Andalousie. C’est une perte abyssale pour la Fédération qui se trouve dans l’incapacité d’aider dans l’organisation des événements sportifs et des stages de formation.
Prévisions pour l’avenir?
Nous sommes tous des passionnés de ce sport, nous ne pouvons donc être qu’optimiste. Nous espérons attirer un personnel qualifié pour accompagner et encadrer les jeunes à évoluer et représenter le Maroc à l’échelle nationale, arabe, africaine, méditerranéenne et internationale.