Le panier du ramadan

Les pluies bienfaitrices qui se sont abattues ces tout derniers temps, ont suscité un profond soulagement parmi les populations, surtout les petits agriculteurs. Entre autres, ces précipitations vont servir à coup sûr à alimenter les barrages en état de déficit depuis des lustres et à approvisionner la nappe phréatique qui s’est tragiquement étiolée.

Dans le sud comme dans le nord, les rafales orageuses se sont généralisées sur la majeure partie du territoire national. On aurait beau polémiquer sur leurs apparitions assez  tardivement, surtout sur son utilité par rapport à certains types de cultures, toujours est-il que leur tombée en ce moment quoique tardif, est la bienvenue, à plus forte raison qu’elle tend à conforter les ressources hydrique dont le manque a semé le sentiment de désolation voire de désespoir en milieu rural, plus particulièrement.

Ceci étant, le gouvernement qui s’est longtemps «donné du grain à moudre» à ses argumentaires déficients en se lamentant de la pénurie d’eau afin de «justifier» ses échecs, se devrait de rompre ses railleries fourbes pour s’atteler à tirer profit de ces flottes salvatrices au service de la paysannerie, à travers des mesures de relance ciblées, sans en faire un énième sarcasme narquois pour sa campagne électoraliste précoces.

En fait, le richissime s’affaire actuellement, en ce mois sacré du Ramadan, à affûter son «arme caritative» en vue de collecter, dès maintenant, le maximum de voix pour la prochaine opération votative. «L’arsenal de son bouclier de charité» baptisé «Joud», sillonne les villes et les campagnes, muni des paniers étoffés et d’outils d’Institutions et de véhicules Communaux, sous sa gestion.

Un argent éléphantesque qui aurait avoisiné les deux cents millions de dirhams, croit-on bien savoir, soit exactement le total d’aide publique que débloque l’Etat au profit des formations politiques, toutes sensibilités confondues, dans le but de financer leurs échéances électorales.

Une transgression criarde de l’égalité des chances, de la transparence équitable, parle biais de la complaisance éhontée envers le parti majoritaire. A cet égard, les réseaux sociaux viennent de mettre à nu l’exemple d’un véhicule communal dont la plaque d’immatriculation a été dissimulée, chargeant des denrées alimentaires pour des citoyens à Sidi Ifni.

Cette irrégularité a donc incité le gouverneur de la province de transmettre une circulaire à tous les  présidents des communes territoriales, relevant de ses compétences, leur signifiant de s’interdire tout abus d’usage des contribuables à des fins politiques, sous peine de répercussions administratives.

Une remontrance qui devrait s’enclencher dans tous les territoires du royaume dans l’espoir de dissuader voire réprimer les infractions des contrevenants, à ce propos. Il faut dire que le premier responsable censé veiller à faire respecter les lois en vigueur, est bel et bien prêt à les violer sans vergogne ni scrupule, dans ce pays où le mal rentier ne cesse de faire des dégâts !

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