Coin de l’expert
Farid Mezouar*
Comment expliquer le maintien des taux directeurs de BAM?
Le Conseil de BAM a jugé que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%. En effet, il a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. En particulier, BAM a évoqué un certain regain d’optimisme même si les perspectives restent entourées d’un niveau élevé d’incertitudes. Il s’agit notamment de la reprise de la croissance de l’économie nationale dont le niveau prévu est de 5,3% en 2021. Aussi, à cause de la reprise de l’activité et l’augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, l’inflation devrait s’inscrire en hausse tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021.
Est-ce que la baisse des taux a stimulé la relance?
A un niveau technique, les conditions monétaires ont été marquées en 2020 par un recul des taux débiteurs de 49 points de base en moyenne. Ceci signifie une propagation partielle de la baisse de 75 pbs des taux directeurs au niveau des conditions de financement. Par ailleurs, le crédit au secteur non financier a affiché une croissance de 3,9% en 2020, favorisé par les mesures de soutien et de relance mises en place. Son rythme devrait avoisiner 3,6% sur l’horizon de prévision en 2021. De plus, la valeur ajoutée des activités non agricoles devrait progresser en 2021 de 3,5%. Ainsi, nous pouvons évoquer une contribution de la baisse des taux à la reprise économique attendue en 2021.
Qu’en est-il de l’impact des taux sur la Bourse?
Sur le marché obligataire, la baisse des taux directeurs s’est propagée aux maturités longues malgré la hausse des levées du Trésor en 2020. Ainsi, à titre d’exemple, le taux d’intérêt du 5 ans a baissé d’environ 50 pbs à un peu plus de 1,9%. Dans ce contexte, la baisse des taux a grandement contribué à la reprise du MASI qui a repris 27,9% depuis le 18 mars 2020. En effet, les institutionnels n’ont plus quasiment le choix pour leurs no.
*(Directeur exécutif de flm.ma)
